Oyuntuya Shagdarsuren travaille en tant que Directrice Adjoint du programme «Amélioration de la gestion des ressources par la transformation institutionnelle: MERIT » et elle a récemment terminé le cours sur l'Intégration de la Dimension de Genre réalisé par le Centre de Formation d’ONU Femmes, en collaboration avec le Bureau Régional d'ONU Femmes pour l'Asie et le Pacifique.
«MERIT » vise à aider ses partenaires à comprendre que l'Égalité de Genre devrait être placée au centre de la planification gouvernementale, de la budgétisation, du suivi, de l'évaluation et de la responsabilisation publique. Cette approche est en train d'être renforcée, en particulier grâce au cours sur l'Intégration de la Dimension du Genre qui a eu lieu récemment, d'abord dans sa version en ligne, puis présentielle à Bangkok, en Thaïlande », explique-t-elle.
Le cours sur l'Intégration de la Dimension de Genre a eu lieu du 18 septembre au 13 octobre dans sa phase en ligne. L'atelier présentiel s'est ensuite tenu à Bangkok du 16 au 20 octobre. L'objectif du Cours a été de renforcer les capacités des professionnels, des organisations de développement, des gouvernements et autres intéressés à intégrer l'approche de genre dans les politiques publiques, les programmes et projets, et les institutions et organisations.
Comme Oyuntuya l’explique, l'une des valeurs du Cours réside dans l'espace d'échange d'expériences créé entre les participants. En outre, elle déclare que « en tant que participantes à ce cours, nous comprenons parfaitement comment réaliser l'intégration de la dimension de genre par des décisions fondées sur des données probantes, l'identification des objectifs clairs et des résultats. Plusieurs outils d'analyse de genre comme le model Moser et Harvard ont été discutés et comparés et on a révisé des exemples de politiques qui ne tiennent pas compte de la dimension de genre, et des stratégies à mettre en œuvre basées sur l'égalité de genre dans les documents sectoriels et le contexte institutionnel en utilisant des audits participatifs de genre. « Mes homologues en Mongolie ont apprécié la possibilité d’apporter leurs compétences dans les processus d'incidence dans les exercices de groupe », elle explique.
Un autre aspect important de l'apprentissage était l'inclusion des hommes et des garçons, «ce qui implique que nous ne laissons personne derrière et que nous nous concentrons sur le fait de donner la voix, la capacité de choix et la sécurité». « Nous avons également accru nos connaissances sur le travail effectué dans d'autres pays, y compris la lutte contre la violence sexiste dans la région Asie-Pacifique et les budgets sensibles au genre au Timor-Leste », affirme-t- elle.
La participante au Cours de Bangkok explique également le fait que la Mongolie a eu une grande représentation dans l'initiative: «Avec moi, les points focaux de genre de cinq institutions partenaires ont participé au cours, et le participant du Ministère des Mines et Industrie a clairement souligné la pertinence de l'intégration de l'approche de Genre dans leur travail".
La Mongolie est signataire de toutes les conventions et accords internationaux sur l'Égalité de Genre. Le pays a promulgué la loi sur l'Égalité de Genre en 2011, ainsi qu'une mise à jour sur le Programme National d'Égalité de Genre en avril 2017. "Je dirais que nous avons la chance d'avoir un cadre juridique solide en ce qui concerne l'égalité de genre par rapport aux autres pays. Cependant, notre défi réside dans la mise en œuvre et une action beaucoup plus forte est nécessaire. Il y a des malentendus conceptuels évidents dans le pays qui prétendent que l’approche de genre est un sujet des femmes et ce malentendu agit comme obstacle aux hommes qui occupent des positions de leadership », explique Oyuntuya.
Il est évident qu’Oyuntuya est engagée dans l'agenda du genre en Mongolie: «La politique de la Mongolie en matière de genre vise à aider les ministères concernés à développer leurs politiques sectorielles.» Le Ministère de l'Environnement est le premier à avoir développé une stratégie nationale de genre dans le secteur de l'environnement en 2014. Cependant, cette approche n'est pas compatible avec l'intégration de la dimension de genre et continue à considérer l'égalité de genre comme un problème isolé. La plupart des organisations qui sont engagées dans notre projet considèrent toujours l'approche genre comme une activité secondaire par rapport aux aspects techniques de leur travail. La nouvelle politique nationale de genre a des aspects d'intégration de la dimension de genre qui aideront dans notre travail à l'avenir. "
Ce cours aura aussi un impact sur les personnes qui n’ont pas pu se déplacer. Oyuntuya explique qu’ « à leur retour, les participants de notre équipe feront une présentation à leurs collègues au sujet de l'élaboration d'un plan d'action pour l'intégration de la dimension de genre, pour renforcer la compréhension conceptuelle et créer les premiers exemples d'intégration de la perspective de genre dans les documents techniques et le plan de travail de l'organisation. Après avoir pris ces premiers pas dans le pays, ils seront étendus aux autres secteurs et à tous les niveaux de la communauté. "
Sur ce qu'elle a appris dans le cours, la participante commente : «Pour faire avancer l'égalité de genre, il est important de travailler globalement et localement, ce que nous avons compris dans ce cours avec les nombreuses expériences partagées durant cette formation. On nous a demandé d'écrire un plan d'action individuel et le premier aspect sur ma liste était d'inclure l'intégration de l'approche de genre comme une responsabilité dans la description du travail de chaque membre de notre équipe de projet. J'utiliserai cette approche à l'avenir (…) La formation d'ONU Femmes nous a énormément aidé non seulement dans la planification d'activités du projet à court et à moyen terme, mais aussi pour expliquer le processus à nos organisations partenaires en Mongolie".
"Le message que notre équipe ramène en Mongolie est que" l'intégration du genre n'est plus optionnelle ". Nous avons eu une excellente révision des documents obligatoires que la Mongolie a ratifié et qui comprennent la Convention sur l'Élimination de Toutes Formes de Discrimination à l'Égard des Femmes (1979), la Déclaration de Beijing et le Programme d'Action (1995) et les Conclusions du Conseil Économique et Social des Nations Unies sur l'Intégration de la Dimension de Genre (1997).
Sept institutions publiques (Ministère de l'Environnement et du Tourisme, Ministère des Mines et d'industrie, l'Autorité du Pétrole, l'Université Mongole des Sciences et de la Technologie, l'Institut de Géographie et Géoécologie, l'Association Minière Mongole et l’Office dans le gouvernorat de Dornod) participent au projet MERIT en Mongolie. L'initiative est financée par Global Affairs Canada en étroite collaboration avec le Gouvernement de Mongolie et il sera développé jusqu'en 2023. Il vise à stimuler la croissance économique durable en Mongolie en renforçant la capacité des institutions publiques et des collectivités locales pour gérer efficacement le secteur des industries extractives.