Thursday, 2 May 2024, 12:36 AM
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Glossary: Glossaire d'égalité de sexes

Culpabilisation des victimes

La culpabilisation des victimes se retrouve dans une certaine mesure dans toutes les formes de violence. Pour éviter de nous poser des questions sur la sécurité du monde qui nous entoure lorsqu’on entend parler d’un incident violent, nous serons peut-être tenté-e-s d’examiner le comportement de la victime pour nous rassurer que si nous évitons de prendre le même genre de risques et d’adopter le même type de comportement (par ex. sortir la nuit, s’aventurer dans certains endroits, laisser notre porte déverrouillée, s’habiller de manière «provoquante»), nous réussirons à prévenir la violence. Cependant, cette réaction naturelle d’autodéfense psychologique nous incite à nous pencher sur la responsabilité présumée de la victime, omettant peut-être de nous intéresser véritablement au comportement de l’auteur-e du délit. En rejetant la faute sur la victime de la violence sexiste, l’attention se porte sur elle, souvent une femme, et son comportement, plutôt que les causes et les inégalités structurelles sous-jacentes à la violence dont elle est victime. 

Participation politique des femmes

La participation politique des femmes désigne la capacité des femmes à participer, sur un pied d’égalité avec les hommes, à tous les niveaux, et dans tous les aspects de la vie politique et de la prise de décision. La participation et l’accès des femmes aux structures politiques varient d’un pays à l’autre. Il y a une tendance soutenue à la hausse de la participation et de la représentation des femmes dans les pays développés, notamment les pays nordiques. Sur les 12 pays où la représentation féminine est supérieure à 33%, neuf sont classés dans la catégorie Haut Développement Humain. En revanche, les améliorations enregistrées dans les pays à développement humain moyen ou à développement humain faible ne sont pas sensibles. Les contraintes structurelles et fonctionnelles auxquelles se heurtent les femmes sont définies par les rapports sociaux et politiques dans une société. Le schéma commun de l’exclusion politique des femmes prend sa source(a) dans le discours social et politique (b) dans les structures et institutions politiques, (c) dans les contraintes socio-culturelles et fonctionnelles qui imposent des limites au libre arbitre individuel et collectif des femmes.

Source: Bari, Farzana (2005) Women’s Political Participation: Issues and Challenges. Division for the Advancement of Women (now part of UN Women).

Accès et contrôle des ressources

Ce concept comporte trois parties: ressources, accès et contrôle. La première, les ressources, désigne les moyens et les biens, y compris les moyens économiques (revenu des ménages) ou productifs (terre, équipement, outils, travail, crédit), les moyens politiques (capacité de diriger, information et organisation), et le temps. L’accès et le contrôle ont des sens légèrement différents. L’accès se rapporte à la capacité d’utiliser et de tirer parti de certaines ressources (matérielles, financières, humaines, sociales, politiques, etc.), alors que le contrôle sur les ressources implique en outre la capacité de prendre des décisions sur l’utilisation de cette ressource. Ainsi, le contrôle des femmes sur la terre signifie qu’elles peuvent y avoir accès (elles utilisent la terre), en être propriétaires (détenir le titre légal de propriété) et prendre des décisions concernant la vente ou la location des terres. L’accès et le contrôle des ressources constituent un aspect fondamental de l’autonomisation des femmes et, partant, de la réalisation de l’égalité des sexes.

Source: UN-INSTRAW (désormais partie intégrante d’ONU Femmes), Glossaire des termes et concepts liés au genre

Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF ou CEDAW pour ses sigles en anglais)

La CEDEF (ou CEDAW), qui a été adoptée en 1979 par l’Assemblée générale de l’ONU, est également connue comme la déclaration internationale des droits des femmes. À présent, plus de 90% des membres des Nations Unies l’ont ratifiée, ce qui en fait la deuxième convention la plus ratifiée, après celle sur les droits de l’enfant.

La CEDEF ou CEDAW définit clairement la nature et le sens de la discrimination sexiste et de l’égalité de genre, et établit les obligations des États pour éliminer la discrimination et parvenir à une égalité véritable. La Convention porte non seulement sur les lois à caractère discriminatoire, mais aussi sur les pratiques et coutumes, et s’applique non seulement à l’action des États, mais aussi à leur responsabilité de s’attaquer à la discrimination envers les femmes qui est perpétrée par des acteurs privés. La Convention porte sur les droits civils comme politiques (droits de vote, de participation à la vie publique, d’acquisition, de changer ou de conserver sa nationalité, égalité devant la loi et liberté de mouvement) et les droits économiques, sociaux et culturels (droit à l’éducation, au travail, à la santé et au crédit financier). La CEDAW accorde également une attention particulière à des phénomènes spécifiques tels que la traite, certains groupes de femmes, comme les femmes rurales, et à certaines situations qui présentent des risques particuliers pour le plein exercice par les femmes de leurs droits humains, comme les questions liées au mariage et à la famille. La CEDAW précise également les différents moyens dont disposent les États parties pour éliminer la discrimination, y compris par des législations appropriées interdisant la discrimination, ou des actions positives pour améliorer la condition des femmes.

Féminisation de la pauvreté

Certains phénomènes de la pauvreté affectent les hommes et les femmes différemment, avec pour résultat un nombre plus élevé de femmes pauvres que d’hommes pauvres, les femmes vivant dans une plus grande pauvreté que les hommes, et la pauvreté féminine affichant une tendance plus marquée à la hausse, en raison notamment de l’augmentation du nombre de ménages dirigés par des femmes. Ces phénomènes sont désormais connus sous le nom de "féminisation de la pauvreté".

Même si l’idée de la féminisation de la pauvreté est remise en question, elle souligne la nécessité de reconnaître que la pauvreté affecte les hommes et les femmes de différentes manières, et que le genre est un facteur - tout comme l’âge, les facteurs ethniques et le lieu géographique, entre autres, qui influe sur la pauvreté et aggrave la vulnérabilité des femmes à son égard.

Source: Commission économique des Nations Unies pour l’Amérique latine (CEPALC). 2004. Understanding poverty from a gender perspective. Unité des femmes et du développement. Santiago, Chile.

Analyse sexospécifique

L’analyse sexospécifique est un examen critique de la manière dont les différences liées aux rôles, activités, besoins, opportunités et droits et avantages attribués à chaque sexe affectent les hommes, les femmes, les filles et les garçons dans une certaine situation ou certains contextes. L’analyse sexospécifique examine les relations entre les personnes de sexe masculin et féminin, leur accès aux ressources, le contrôle des ressources, et les contraintes auxquelles elles sont confrontées les unes par rapport aux autres. Une analyse sexospécifique devrait être intégrée dans toutes les évaluations et analyses situationnelles de secteur pour s’assurer que les injustices et les inégalités fondées sur le sexe ne sont pas exacerbées par les interventions, et que, dans la mesure du possible, une plus grande égalité et justice entre hommes et femmes sont promues.

Source:UNICEF, FNUAP, PNUD, ONU Femmes. “Gender Equality, UN Coherence and You”.

Approche fondée sur les droits de l’homme (HRBA)

Une approche fondée sur les droits de l’homme (ou les droits humains) nécessite une considération réfléchie et systémique des droits de l’homme dans tous les aspects de l’élaboration de programme. Une approche fondée sur les droits de l’homme est un cadre conceptuel pour le processus de développement humain qui repose sur des normes internationales en matière de droits de l’homme et vise à promouvoir et à protéger les droits de l’homme. L’approche fondée sur les droits de l’homme a pour but de donner aux individus (détentrices et détenteurs de droits) les moyens de réaliser leurs droits et de renforcer les États (débitrices et débiteurs d’obligations)  pour qu’ils puissent s’acquitter de leurs obligations et devoirs en matière de droits de l’homme. Les obligations des États en matière de droits de l’homme exigent qu’ils respectent, protègent et réalisent les droits des femmes et des filles, comme ceux des hommes et des garçons. À défaut, il incombe aux Nations Unies de travailler avec des partenaires pour renforcer la capacité des États défaillants à mieux s’acquitter de leur devoir dans ce domaine.

 Une approche fondée sur les droits de l’homme des questions sexospécifiques explique comment les questions liées aux droits de l’homme affectent les hommes et les femmes différemment et comment les relations de pouvoir et les discriminations sexistes compromettent la jouissance effective des droits par tous. La HRBA et l’intégration sexospécifique sont deux des cinq principes de programmation des Nations Unies (les autres étant la gestion fondée sur les résultats, la durabilité de l’environnement et le renforcement des capacités). À ce titre, chaque membre du personnel des Nations Unies devrait les utiliser dans leur travail de programmation.

Source: UNICEF, PNUAD, PNUD, ONU Femmes. «Gender Equality, UN Coherence and You»; portail HRBA.

Approche non-sexiste, sensible au genre et sexotransformatrice

L’objectif principal de l’intégration sexospécifique est d’élaborer et de mettre en œuvre des projets, des programmes et des politiques de développement qui:

  1. ne renforcent pas les inégalités de genre existantes (non-sexistes)
  2. s’efforcent de corriger les inégalités de genre existantes (sensibles au genre)
  3. s’efforcent de redéfinir les rôles et relations de genre entre les femmes et les hommes (positifs pour le genre/sexotransformateurs).

Le degré d’intégration d’une dimension de genre dans un projet donné peut être considéré comme un processus continu (adapté à partir d’Eckman, 2002).

Préjudiciable au genre Non-sexiste Sensible au genre Positif pour le genre Sexotransformateur

Les inégalités de genre sont renforcées ne permettant pas la réalisation des résultats souhaités en matière de développement

Utilise des normes, rôles et stéréotypes qui renforcent les inégalités de genre

Le genre n’est pas considéré pertinent au regard des résultats en matière de développement

Les normes, rôles et relations sexospécifiques ne sont pas affectés (aggravés ou améliorés)

Le genre est un moyen d’atteindre un ensemble d’objectifs en matière de développement

Traite les questions liées aux normes, rôles et accès aux ressources comme étant nécessaires pour atteindre les objectifs du projet

Le genre est un facteur déterminant pour obtenir des résultats positifs en matière de développement

L’évolution des normes, des rôles liés au genre et l’accès aux ressources sont des éléments clés des résultats du projet

Le genre est un facteur déterminant pour la promotion de l’égalité entre les sexes et l’obtention de résultats positifs en matière de développement

Transforme les relations inégales entre les sexes pour promouvoir le partage du pouvoir, le contrôle sur les ressources, la prise de décision, et l’appui à l’autonomisation des femmes

Source: ONU-INSTRAW (désormais partie intégrante d’ONU Femmes), Glossaire des termes et concepts liés au genre.

Audit de genre

Un audit participatif de genre est un instrument et un processus reposant sur une méthodologie participative pour encourager l’apprentissage organisationnel sur l’intégration pratique et efficace de la dimension sexospécifique, aux niveaux individuel, de l’unité de travail et de l’organisation. Un audit de genre est essentiellement un «audit social» qui appartient à la catégorie des «audits de qualité», ce qui le distingue des «audits financiers» traditionnels. Il examine si les pratiques internes et les systèmes d’appui correspondants en matière d’intégration du genre sont efficaces et se renforcent mutuellement et s’ils font l’objet d’un suivi. L’audit de genre établit une base de référence, identifie des lacunes et difficultés, et recommande des moyens pour y remédier, en proposant des améliorations et des innovations réalisables. Il documente aussi des bonnes pratiques en matière de réalisation de l’égalité des sexes. L’audit de genre renforce la capacité collective de l’organisation d’examiner ses activités sous le prisme sexospécifique et identifie les forces et faiblesses concernant la promotion de l’égalité des sexes. Il fait le suivi et mesure les progrès en matière d’égalité et permet de s’approprier les initiatives concernant l’égalité des sexes et d’affiner les connaissances organisationnelles dans ce domaine. Le Centre international de formation de l’OIT offre un processus de certification aux auditrices et auditeurs de genre.

Source: OIT (2008). Audit Participatif de Genre du BIT: Un outil pour le changement organisationnel.

Autonomie

Le concept d’autonomie désigne la capacité des individus de prendre des décisions libres et éclairées sur leur existence, leur permettant d’être et d’agir selon leurs propres aspirations et souhaits, dans un contexte historique qui rend ces possibilités réalisables. L’autonomie des femmes est souvent conceptualisée comme ayant trois dimensions:

  1. L’autonomie physique (la liberté de prendre des décisions sur la sexualité, la procréation et le droit à une existence sans violence);
  2. L’autonomie économique (droit de travailler et de gagner sa vie, répartition du travail rémunéré et non-rémunéré entre femmes et hommes): et
  3. L’autonomie décisionnelle (participation des femmes à toutes les branches de gouvernement, signature du Protocole facultatif à la CEDEF, positionnement des mécanismes nationaux de promotion de la femme).

Source: Observatoire de l’égalité de genre de l’Amérique latine et des Caraïbes (CEPALC). Annual report 2011: Women’s autonomy - From the margins to the mainstream