Saturday, 20 April 2024, 8:53 AM
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Glossary: Glossaire d'égalité de sexes
A

Accès et contrôle des ressources

Ce concept comporte trois parties: ressources, accès et contrôle. La première, les ressources, désigne les moyens et les biens, y compris les moyens économiques (revenu des ménages) ou productifs (terre, équipement, outils, travail, crédit), les moyens politiques (capacité de diriger, information et organisation), et le temps. L’accès et le contrôle ont des sens légèrement différents. L’accès se rapporte à la capacité d’utiliser et de tirer parti de certaines ressources (matérielles, financières, humaines, sociales, politiques, etc.), alors que le contrôle sur les ressources implique en outre la capacité de prendre des décisions sur l’utilisation de cette ressource. Ainsi, le contrôle des femmes sur la terre signifie qu’elles peuvent y avoir accès (elles utilisent la terre), en être propriétaires (détenir le titre légal de propriété) et prendre des décisions concernant la vente ou la location des terres. L’accès et le contrôle des ressources constituent un aspect fondamental de l’autonomisation des femmes et, partant, de la réalisation de l’égalité des sexes.

Source: UN-INSTRAW (désormais partie intégrante d’ONU Femmes), Glossaire des termes et concepts liés au genre

Analyse sexospécifique

L’analyse sexospécifique est un examen critique de la manière dont les différences liées aux rôles, activités, besoins, opportunités et droits et avantages attribués à chaque sexe affectent les hommes, les femmes, les filles et les garçons dans une certaine situation ou certains contextes. L’analyse sexospécifique examine les relations entre les personnes de sexe masculin et féminin, leur accès aux ressources, le contrôle des ressources, et les contraintes auxquelles elles sont confrontées les unes par rapport aux autres. Une analyse sexospécifique devrait être intégrée dans toutes les évaluations et analyses situationnelles de secteur pour s’assurer que les injustices et les inégalités fondées sur le sexe ne sont pas exacerbées par les interventions, et que, dans la mesure du possible, une plus grande égalité et justice entre hommes et femmes sont promues.

Source:UNICEF, FNUAP, PNUD, ONU Femmes. “Gender Equality, UN Coherence and You”.

Approche fondée sur les droits de l’homme (HRBA)

Une approche fondée sur les droits de l’homme (ou les droits humains) nécessite une considération réfléchie et systémique des droits de l’homme dans tous les aspects de l’élaboration de programme. Une approche fondée sur les droits de l’homme est un cadre conceptuel pour le processus de développement humain qui repose sur des normes internationales en matière de droits de l’homme et vise à promouvoir et à protéger les droits de l’homme. L’approche fondée sur les droits de l’homme a pour but de donner aux individus (détentrices et détenteurs de droits) les moyens de réaliser leurs droits et de renforcer les États (débitrices et débiteurs d’obligations)  pour qu’ils puissent s’acquitter de leurs obligations et devoirs en matière de droits de l’homme. Les obligations des États en matière de droits de l’homme exigent qu’ils respectent, protègent et réalisent les droits des femmes et des filles, comme ceux des hommes et des garçons. À défaut, il incombe aux Nations Unies de travailler avec des partenaires pour renforcer la capacité des États défaillants à mieux s’acquitter de leur devoir dans ce domaine.

 Une approche fondée sur les droits de l’homme des questions sexospécifiques explique comment les questions liées aux droits de l’homme affectent les hommes et les femmes différemment et comment les relations de pouvoir et les discriminations sexistes compromettent la jouissance effective des droits par tous. La HRBA et l’intégration sexospécifique sont deux des cinq principes de programmation des Nations Unies (les autres étant la gestion fondée sur les résultats, la durabilité de l’environnement et le renforcement des capacités). À ce titre, chaque membre du personnel des Nations Unies devrait les utiliser dans leur travail de programmation.

Source: UNICEF, PNUAD, PNUD, ONU Femmes. «Gender Equality, UN Coherence and You»; portail HRBA.

Approche non-sexiste, sensible au genre et sexotransformatrice

L’objectif principal de l’intégration sexospécifique est d’élaborer et de mettre en œuvre des projets, des programmes et des politiques de développement qui:

  1. ne renforcent pas les inégalités de genre existantes (non-sexistes)
  2. s’efforcent de corriger les inégalités de genre existantes (sensibles au genre)
  3. s’efforcent de redéfinir les rôles et relations de genre entre les femmes et les hommes (positifs pour le genre/sexotransformateurs).

Le degré d’intégration d’une dimension de genre dans un projet donné peut être considéré comme un processus continu (adapté à partir d’Eckman, 2002).

Préjudiciable au genre Non-sexiste Sensible au genre Positif pour le genre Sexotransformateur

Les inégalités de genre sont renforcées ne permettant pas la réalisation des résultats souhaités en matière de développement

Utilise des normes, rôles et stéréotypes qui renforcent les inégalités de genre

Le genre n’est pas considéré pertinent au regard des résultats en matière de développement

Les normes, rôles et relations sexospécifiques ne sont pas affectés (aggravés ou améliorés)

Le genre est un moyen d’atteindre un ensemble d’objectifs en matière de développement

Traite les questions liées aux normes, rôles et accès aux ressources comme étant nécessaires pour atteindre les objectifs du projet

Le genre est un facteur déterminant pour obtenir des résultats positifs en matière de développement

L’évolution des normes, des rôles liés au genre et l’accès aux ressources sont des éléments clés des résultats du projet

Le genre est un facteur déterminant pour la promotion de l’égalité entre les sexes et l’obtention de résultats positifs en matière de développement

Transforme les relations inégales entre les sexes pour promouvoir le partage du pouvoir, le contrôle sur les ressources, la prise de décision, et l’appui à l’autonomisation des femmes

Source: ONU-INSTRAW (désormais partie intégrante d’ONU Femmes), Glossaire des termes et concepts liés au genre.

Audit de genre

Un audit participatif de genre est un instrument et un processus reposant sur une méthodologie participative pour encourager l’apprentissage organisationnel sur l’intégration pratique et efficace de la dimension sexospécifique, aux niveaux individuel, de l’unité de travail et de l’organisation. Un audit de genre est essentiellement un «audit social» qui appartient à la catégorie des «audits de qualité», ce qui le distingue des «audits financiers» traditionnels. Il examine si les pratiques internes et les systèmes d’appui correspondants en matière d’intégration du genre sont efficaces et se renforcent mutuellement et s’ils font l’objet d’un suivi. L’audit de genre établit une base de référence, identifie des lacunes et difficultés, et recommande des moyens pour y remédier, en proposant des améliorations et des innovations réalisables. Il documente aussi des bonnes pratiques en matière de réalisation de l’égalité des sexes. L’audit de genre renforce la capacité collective de l’organisation d’examiner ses activités sous le prisme sexospécifique et identifie les forces et faiblesses concernant la promotion de l’égalité des sexes. Il fait le suivi et mesure les progrès en matière d’égalité et permet de s’approprier les initiatives concernant l’égalité des sexes et d’affiner les connaissances organisationnelles dans ce domaine. Le Centre international de formation de l’OIT offre un processus de certification aux auditrices et auditeurs de genre.

Source: OIT (2008). Audit Participatif de Genre du BIT: Un outil pour le changement organisationnel.

Autonomie

Le concept d’autonomie désigne la capacité des individus de prendre des décisions libres et éclairées sur leur existence, leur permettant d’être et d’agir selon leurs propres aspirations et souhaits, dans un contexte historique qui rend ces possibilités réalisables. L’autonomie des femmes est souvent conceptualisée comme ayant trois dimensions:

  1. L’autonomie physique (la liberté de prendre des décisions sur la sexualité, la procréation et le droit à une existence sans violence);
  2. L’autonomie économique (droit de travailler et de gagner sa vie, répartition du travail rémunéré et non-rémunéré entre femmes et hommes): et
  3. L’autonomie décisionnelle (participation des femmes à toutes les branches de gouvernement, signature du Protocole facultatif à la CEDEF, positionnement des mécanismes nationaux de promotion de la femme).

Source: Observatoire de l’égalité de genre de l’Amérique latine et des Caraïbes (CEPALC). Annual report 2011: Women’s autonomy - From the margins to the mainstream

Autonomisation des femmes et des filles

L’autonomisation des femmes et des filles concerne leur accès au pouvoir et le contrôle qu’elles exercent sur leur propre existence. L’autonomisation englobe la sensibilisation, le renforcement de la confiance en soi, l’expansion des choix, un meilleur accès et un contrôle accru des ressources et les actions destinées à transformer les structures et organismes qui renforcent et perpétuent la discrimination et l’inégalité liées au genre. Cela signifie que pour parvenir à l’autonomisation, les femmes doivent non seulement avoir les mêmes capacités (éducation et santé) et le même accès aux ressources et aux possibilités (terre et emploi), mais aussi la liberté d’utiliser ces droits, capacités, ressources et possibilités pour faire des choix et prendre des décisions stratégiques (comme cela est rendu possible dans les positions de leadership et de participation aux organismes politiques).

En outre, affirme l’UNESCO,"nul ne peut autonomiser quelqu’un d’autre: l’individu est le seul apte à renforcer son propre pouvoir de choisir et de s’exprimer. Toutefois, les institutions telles que les agences de coopération internationale peuvent appuyer le processus menant à l’autonomisation d’individus et de groupes".

Des contributions à la promotion de l’autonomisation des femmes devraient faciliter la formulation de leurs besoins et de leurs priorités et un rôle plus actif dans la promotion de ces intérêts et besoins. L’autonomisation des femmes ne peut pas se réaliser dans le vide: les hommes doivent être associés au processus de changement. L’autonomisation ne doit pas être considérée comme un jeu à somme nulle où les gains réalisés par les femmes signifient forcément des pertes pour les hommes. Le renforcement du pouvoir des femmes dans les stratégies d’autonomisation ne signifie pas la prise de pouvoir, ou des formes de contrôle du pouvoir, mais des formes alternatives de pouvoirs: le pouvoir de, le pouvoir avec et le pouvoir intérieur qui s’intéressent à l’utilisation des forces individuelles et collectives au service de la réalisation d’objectifs communs sans contrainte ni domination.

Sources: UNICEF, FNUAP, PNUD, ONU Femmes. “Gender Equality, UN Coherence and You”; Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité des sexes et la promotion de la femme (désormais partie intégrante d’ONU Femmes) (2001) Important Concepts Underlying Gender Mainstreaming; UNESCO GENIA Toolkit for Promoting Gender Equality in Education

Autonomisation économique des femmes

L’égalité des sexes dans l’économie désigne la pleine et égale jouissance par les femmes et par les hommes de leurs droits et avantages, facilitée par des politiques favorables, l’environnement institutionnel et l’autonomisation économique. L’autonomisation économique est un pilier de l’égalité des sexes qui désigne la capacité de réussir et de progresser sur le plan économique et le pouvoir de prendre des décisions et d’y donner suite. L’autonomisation économique des femmes est un droit essentiel à la réalisation de l’égalité des sexes et à l’atteinte des objectifs plus généraux de développement comme la croissance économique, la diminution de la pauvreté, les améliorations en matière de santé, l’éducation et le bien-être social.

Sources: UN Women; ICRW (2011) Understanding and measuring women´s economic empowerment.

B

Budgétisation sensible au genre

La budgétisation sensible au genre ou BSG est une méthode pour déterminer dans quelle mesure les dépenses publiquessont détournées ou se rapprochent de l’objectif de l’égalité des sexes. Un budget sensible au genre n’est pas un budget séparé pour les femmes, mais un instrument d’analyse des affectations budgétaires, des dépenses publiques et de la fiscalité dans une perspective de genre et peut être utilisé ultérieurement pour plaider pour la réaffectation de postes budgétaires de manière à mieux répondre aux priorités des femmes et celles des hommes, les rendant, comme le nom l’indique, sensibles au genre.

C

Chaînes globales des soins

Il s’agit d’un concept utilisé pour décrire les modes de transfert des responsabilités des soins d’un ménage à l’autre, par-delà les frontières, en formant des chaînes. À mesure que les individus se déplacent, le travail du secteur des soins s’internationalise. Ces chaînes relient des ménages dans différents endroits du monde, un ménage transférant les tâches de soins à un autre en fonction des hiérarchies de pouvoir comme le sexe, l’appartenance ethnique, la classe sociale, et le lieu d’origine. Les chaînes mondiales des soins sont un phénomène qui se produit dans le contexte de la mondialisation, de la féminisation de la migration et de la transformation des États-providence. Les chaînes se forment lorsque les femmes migrent pour travailler dans le secteur des soins (travail domestique, services personnels de soins, etc.), transférant à d’autres femmes le travail de soin de leurs propres ménages dans leurs pays d’origine et parfois de destination.

Source: Orozco, Amaia. (2009) Global care chains: Toward a rights-based global chain regime?, Saint-Domingue, République dominicaine: ONU-INSTRAW (fait désormais partie d’ONU Femmes); Petrozzielo, Allison (2013). Gender on the Move: Working on the Migration-Development Nexus from a Gender Perspective, Saint-Domingue: ONU Femmes.

Commission de la condition de la femme (CSW)

La Commission de la condition de la femme (CSW) est une commission technique du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC). Créée en 1946, la CSW se consacre exclusivement aux questions relatives à l’égalité des sexes et à la promotion de la condition des femmes. C’est le principal organe décisionnel au niveau mondial se réunissant tous les ans pour évaluer les progrès accomplis en matière d’égalité des sexes, cerner les difficultés, établir des normes et élaborer des politiques concrètes en faveur de l’égalité des sexes et de la promotion des femmes dans le monde.

La CSW prépare des recommandations et rapports pour l’ECOSOC sur la promotion des droits des femmes dans tous les domaines: politique, économique, civil, social et éducationnel. La CSW prépare également des recommandations pour l’ECOSOC sur des problèmes relatifs aux droits des femmes qui nécessitent une attention immédiate.

Source: ONU Femmes, Commission de la condition de la femme

Conseillère pour la parité des sexes

La responsabilité de la mise en œuvre de la stratégie d’intégration sexospécifique incombe à la haute direction de chaque entité des Nations Unies, comme l’indique clairement la lettre que le Secrétaire général a adressée en octobre 1997 aux chefs de toutes les entités des Nations Unies. Beaucoup d’entre elles ont créé des postes de Conseillère pour la parité des sexes pour aider les équipes de direction à remplir leur rôle dans la mise en œuvre de l’intégration sexospécifique.

Les conseillères pour la parité des sexes encouragent et appuient les approches sensibles au genre des politiques et programmes au sein d’une mission, d’un bureau, d’une équipe donnée, etc. Elles donnent des conseils stratégiques pour la conception et l’élaboration de politiques, dans les réunions de coordination et les groupes de travail, et par l’entremise des unités pour l’égalité des sexes et des points focaux pour l’égalité des sexes existants. Elles peuvent être chargées de l’élaboration de stratégies en matière de mobilisation et de sensibilisation, de formation et de renforcement des capacités, de suivi et de conseil, d’évaluation et de production de rapports, et de conseil technique et d’appui. Leur travail porte souvent sur les opérations internes autant que sur l’établissement de liens avec des partenaires nationaux et régionaux pour assurer que les questions liées au genre sont convenablement traitées.

Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF ou CEDAW pour ses sigles en anglais)

La CEDEF (ou CEDAW), qui a été adoptée en 1979 par l’Assemblée générale de l’ONU, est également connue comme la déclaration internationale des droits des femmes. À présent, plus de 90% des membres des Nations Unies l’ont ratifiée, ce qui en fait la deuxième convention la plus ratifiée, après celle sur les droits de l’enfant.

La CEDEF ou CEDAW définit clairement la nature et le sens de la discrimination sexiste et de l’égalité de genre, et établit les obligations des États pour éliminer la discrimination et parvenir à une égalité véritable. La Convention porte non seulement sur les lois à caractère discriminatoire, mais aussi sur les pratiques et coutumes, et s’applique non seulement à l’action des États, mais aussi à leur responsabilité de s’attaquer à la discrimination envers les femmes qui est perpétrée par des acteurs privés. La Convention porte sur les droits civils comme politiques (droits de vote, de participation à la vie publique, d’acquisition, de changer ou de conserver sa nationalité, égalité devant la loi et liberté de mouvement) et les droits économiques, sociaux et culturels (droit à l’éducation, au travail, à la santé et au crédit financier). La CEDAW accorde également une attention particulière à des phénomènes spécifiques tels que la traite, certains groupes de femmes, comme les femmes rurales, et à certaines situations qui présentent des risques particuliers pour le plein exercice par les femmes de leurs droits humains, comme les questions liées au mariage et à la famille. La CEDAW précise également les différents moyens dont disposent les États parties pour éliminer la discrimination, y compris par des législations appropriées interdisant la discrimination, ou des actions positives pour améliorer la condition des femmes.

Culpabilisation des victimes

La culpabilisation des victimes se retrouve dans une certaine mesure dans toutes les formes de violence. Pour éviter de nous poser des questions sur la sécurité du monde qui nous entoure lorsqu’on entend parler d’un incident violent, nous serons peut-être tenté-e-s d’examiner le comportement de la victime pour nous rassurer que si nous évitons de prendre le même genre de risques et d’adopter le même type de comportement (par ex. sortir la nuit, s’aventurer dans certains endroits, laisser notre porte déverrouillée, s’habiller de manière «provoquante»), nous réussirons à prévenir la violence. Cependant, cette réaction naturelle d’autodéfense psychologique nous incite à nous pencher sur la responsabilité présumée de la victime, omettant peut-être de nous intéresser véritablement au comportement de l’auteur-e du délit. En rejetant la faute sur la victime de la violence sexiste, l’attention se porte sur elle, souvent une femme, et son comportement, plutôt que les causes et les inégalités structurelles sous-jacentes à la violence dont elle est victime. 

D

Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes

En 1993, l’Assemblée générale a adopté la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, qui complémente les efforts de la CEDEF pour éliminer la violence à l’égard des femmes. La Déclaration définit «la violence à l’égard des femmes» comme tout acte de violence sexiste qui cause, ou est susceptible de causer aux femmes, un préjudice physique, sexuel ou psychologique ou des souffrances, y compris les menaces de tels actes, la coercition ou la privation arbitraire de liberté, dans la vie publique ou privée. Elle stipule que la violence à l’égard des femmes s’entend comme englobant, sans y être limité, la violence physique, sexuelle et psychologique commise au sein de la famille, dans l’ensemble de la communauté, et perpétrée ou tolérée par l’État. Enfin, la Déclaration stipule que les États devraient condamner la violence à l’égard des femmes et ne pas invoquer des considérations de coutumes, de tradition ou religieuses pour se soustraire à leurs obligations de l’éliminer.

Source: Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes

Développement durable

Il existe beaucoup de définitions du développement durable, y compris cette définition historique qui a paru pour la première fois dans le Rapport Bruntland des Nations Unies de 1987: «Le développement durable est le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins». Le Document final du Sommet mondial des Nations Unies de 2005 désigne le développement économique, le développement social et la protection de l’environnement commeles piliers complémentaires du développement durable qui se renforcent mutuellement..

Source: Nations Unies (1987). «Report of the World Commission on Environment and Development». Résolution de l’Assemblée générale 42/187, 11 décembre 1987; Organisation mondiale de la santé (2004) 2005 World Summit Outcome Document.

Discrimination à l’égard des filles et des femmes

La discrimination à l’égard des filles et des femmes désigne, directement ou indirectement, le traitement différent des filles et des femmes et des garçons et des hommes, de manière à les empêcher de jouir de leurs droits. La discrimination peut être directe ou indirecte. La discrimination directe à l’égard des filles et des femmes est généralement plus facile à reconnaître car elle est évidente. Ainsi, dans certains pays, les femmes n’ont pas le droit légal à la propriété, se voient interdire par la loi d’occuper certains emplois, ou les coutumes communautaires pourraient empêcher les filles à poursuivre des études supérieures. La discrimination indirecte à l’égard des filles et des femmes peut être difficile à reconnaître. Elle désigne des situations qui peuvent sembler impartiales mais qui engendrent un traitement inégal des filles et des femmes. Ainsi, un emploi d’agent de police peut établir des critères minimaux de taille et de poids que les femmes auraient du mal à remplir. Par conséquent, elles n’auraient pas la possibilité de devenir agents de police.

Source: UNICEF (2011) La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes en quelques mots. À l’usage des adolescents.

Discrimination multiple

Il s’agit d’un concept employé pour décrire le caractère complexe de la discrimination fondée sur plus d’un motif, connue aussi comme «additive», «accumulative», «composée», «intersectionnelle», «parti-pris complexe» ou «inégalités pluridimensionnelles». Même si elle est déconcertante en apparence, la terminologie se rapporte en particulier à deux situations: (1) lorsqu’une personne est confrontée à plus d’une forme de discrimination fondée sur divers motifs (ex. le sexe plus la discrimination fondée sur un handicap, ou le sexe plus l’orientation sexuelle). Dans ces cas, toutes les femmes et toutes les personnes handicapées (hommes et femmes) sont susceptibles d’être confrontées à la discrimination. (2) lorsque la discrimination n’affecte que les personnes qui appartiennent à plus d’un groupe (par ex. seulement les femmes handicapées, pas les hommes handicapés), également connue comme discrimination intersectionnelle.

S’agissant de la discrimination à l’égard des femmes, la Recommandation générale no. 25 de la CEDEF énonce comme suit: «Certaines femmes, outre la discrimination à laquelle elles sont soumises en tant que telles, peuvent être confrontées à divers types de discrimination fondés sur d’autres caractéristiques telles que la race, l’ethnie, la religion, le handicap, l’âge, la classe, la caste ou d’autres considérations. Cette discrimination frappe surtout certains groupes de femmes, ou, parfois, des hommes aussi, mais de manière et à des degrés différents. Les États parties doivent envisager de prendre des mesures temporaires spéciales pour éliminer ce type de discrimination et la combinaison d’effets préjudiciables qu’elle engendre».

Source: Sheppard, Colleen. 2011. Multiple Discrimination in the World of Work, Working Paper no. 66, Organisation internationale du travail: Genève.

Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, Recommandation générale no. 25 sur des mesures temporaires spéciales, article 4, paragraphe 1.

Disparité entre les sexes

Le terme «disparité entre les sexes» désigne toute disparité relative à la condition ou position sociale entre femmes et hommes. Le terme est souvent utilisé pour désigner un écart dans les salaires moyens des femmes et des hommes - «l’écart salarial entre les sexes». Toutefois, les disparités entre les sexes peuvent se retrouver dans d’autres domaines, comme les quatre piliers qu’utilise le Forum économique mondial pour calculer son indice d’inégalité entre les sexes, à savoir: participation et perspectives économiques, niveau d’éducation, santé et survie et autonomisation politique.

Source:Voir Hausmann, Ricardo, Laura D. Tyson, Saadia Zahidi, Éditeurs (2012). «The Global Gender Gap Report 2012». Forum économique mondial, Genève, Suisse.

Diversité sexospécifique

La diversité sexospécifique est un terme qui reconnaît que les préférences et les moyens d’expression personnelle de nombreux individus dérogent aux normes sexospécifiques généralement acceptées.

Source: Gender Spectrum, Understanding Gender

Division sexospécifique (ou sexuelle) du travail

Il s’agit d’un concept important de l’analyse sexospécifique de base qui permet de mieux saisir les rapports sociaux et est un point de départ pour changement durable par le développement. La division du travail désigne la manière dont une société procède à la division du travail entre hommes et femmes, garçons et filles, selon des rôles sexospécifiques socialement définis ou ce qu’elle considère comme étant un travail correct et approprié pour chaque genre. Quiconque prévoit une intervention communautaire doit connaître et comprendre la division du travail et l’affectation des actifs ventilés par sexe et par âge pour chaque communauté concernée par des interventions de développement. La division du travail comprend plusieurs types de rôles:

Rôles productifs: Activités exercées par des hommes et des femmes pour produire des biens et des servicesdestinés à la vente, à l’échange, ou pour répondre aux besoins de subsistance de la famille.

Rôles reproductifs: Activités nécessaires pour assurer la reproduction de la main d’œuvre d’une société. Cela englobe les travaux ménagers comme le nettoyage, la cuisine, la maternité, l’éducation, et les soins dispensés aux membres de la famille. Ces tâches sont principalement assurées par les femmes.

Rôle de gestion communautaire: Activités principalement exercées par des femmes au niveau communautaire, comme un prolongement de leur rôle reproductif, pour assurer la fourniture et l’entretien des maigres ressources de consommation collective comme l’eau, les soins de santé et l’éducation. Il s’agit d’un travail volontaire non-rémunéré effectué pendant le "temps libre".

Rôle politique communautaire: Activités exercées principalement par les hommes au niveau communautaire, souvent dans le cadre de la politique nationale. Ce rôle de leadership officiellement reconnu peut être rétribué directement ou conduire à un pouvoir accru et un meilleur statut social.

Triple rôle: Cela se rapporte au fait que les femmes ont tendance à effectuer des journées de travail plus longues et plus fragmentées que les hommes du fait qu’elles remplissent généralement trois rôles: reproductif, productif et travail communautaire.

Données ventilées par sexe

Les données ventilées par sexe sont des données croisées par sexe, fournissant des renseignements séparés pour les hommes et les femmes, les garçons et les filles. Les données ventilées par sexe mettent en évidence les rôles, les situations réelles, l’état général des femmes et des hommes, des garçons et des filles dans tous les aspects de la société - taux d’alphabétisme, niveaux d’éducation, propriété d’entreprises, emploi, écarts salariaux, dépendants, propriété résidentielle et foncière, prêts et crédit, dettes, etc. Lorsque les données ne sont pas ventilées par sexe, il est plus difficile de déceler les inégalités réelles et potentielles. Les données ventilées par sexe sont indispensables à une analyse sexospécifique efficace.

Source:UNICEF, FNUAP, PNUD, ONU Femmes. «Gender, Equality UN Coherence and You»; UNESCO (2003) Gender Mainstreaming Implementation Framework.

Droits de l’homme ou droits humains

Les droits de l’homme ou droits humains sont généralement compris comme les droits qui sont inhérents à l’être humain. Le concept des droits de l’homme ou droits humains reconnaît le droit de chaque individu de jouir de ses droits humains et ce sans distinction fondée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l’opinion politique ou autre opinion, les origines nationales ou sociales, le patrimoine, la naissance ou tout autre état. Les droits humains sont juridiquement garantis par le droit des droits des droits humains, qui protège les individus et les groupes de tous les actes portant atteinte aux libertés fondamentales et à la dignité humaine. Ils sont exprimés dans des traités, le droit international coutumier, des ensembles de principes et autres sources de droits. Le droit des droits humains fait obligation aux États d’agir d’une certaine manière et leur interdit de se livrer à certaines activités.

Tous les droits humains et instruments les concernant s’appliquent de la même manière aux hommes et aux femmes. En outre, la CEDEF a précisé et complété certains d’entre eux du point de vue des droits des femmes.

Source: Haut-Commissariat des Nations Unies. Human Rights. A basic handbook for the UN staff.

Droits reproductifs

Les droits reproductifs reposent sur la reconnaissance du droit fondamental de tous les couples et de toutes les personnes de décider librement et de façon responsable du nombre de leurs enfants, de l’espacement et du moment de leur naissance, et de disposer des informations et des moyens de le faire, ainsi que du droit au meilleur état de santé possible en matière de sexualité et de procréation. Ces droits comprennent également le droit de chacune et chacun de prendre des décisions relatives à la procréation sans discrimination, coercition et violence.

Source: Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement. Genève. Nations Unies, para. 7.3.

Droits sexuels

Les droits sexuels englobent les droits de l’homme (ou droits humains) déjà reconnus dans les législations nationales, les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et autres documents adoptés par consensus. Ceux-là incluent le droit de toutes et tous, sans coercition, discrimination et violence: au meilleur état de santé possible en matière de sexualité, y compris l’accès aux services de santé sexuelle et génésique; de rechercher, de recevoir et de communiquer des informations relatives à la sexualité, à l’éducation sexuelle; au respect de l’intégrité corporelle, du choix du partenaire; de décider d’être ou pas actif(ve) sur la plan sexuel; aux rapports sexuels consensuels; au mariage consensuel; d’avoir des enfants ou non, et à quel moment; et d’avoir une vie sexuelle satisfaisante, sans risques et épanouie.

Source: Organisation mondiale de la santé. Santé sexuelle et reproductive.

É

Égalité des sexes (égalité entre les hommes et les femmes)

Ce terme désigne l’égalité des droits, des responsabilités et des chances des  femmes et des hommes, des filles et des garçons. Égalité ne veut pas dire que les femmes et les hommes doivent devenir les mêmes, mais que leurs droits, responsabilités et opportunités ne dépendront pas du fait qu’ils sont nés hommes ou femmes. L’égalité des sexes suppose que les intérêts, les besoins et les priorités des femmes et des filles sont pris en compte, reconnaissant la diversité des groupes de femmes et d’hommes. L’égalité des sexes n’est pas un problème de femmes mais devrait concerner et associer pleinement les hommes et les femmes. L’égalité entre femmes et hommes est considérée comme une question de droits humains et une condition préalable, et un indicateur, d’un développement durable axé sur l’être humain.

Source: ONU Femmes, OSAGI Concepts and definitions

E

Emploi du temps

L’emploi du temps est une mesure importante des activités exercées par les femmes et les hommes dans leurs rôles productifs, reproductifs et communautaires. L’emploi du temps peut être mesuré par des enquêtes effectuées sur les activités exercées par des individus pendant une période de temps donnée (généralement un jour ou une semaine). Même si les enquêtes sur l’emploi du temps peuvent et ont été utilisées à des fins très diverses, la raison la plus courante de leur réalisation dans les pays en développement est de fournir une meilleure information sur le travail accompli par les femmes et les hommes et de souligner le temps passé sur des activités non rémunérées, qui sont souvent absentes des données de recensement ordinaire. Le travail non rémunéré, qui comprend le travail pour les autres, est considéré comme l’un des principaux facteurs contribuant à l’inégalité des sexes et à la pauvreté des femmes (Mohammed 2009).

Malgré les changements intervenus dans la participation des femmes au marché du travail, celles-ci continuent d’assumer la plupart des responsabilités ménagères: soins des enfants et des membres dépendants du ménage, préparation des repas et autres tâches ménagères. Dans toutes les régions du monde les femmes consacrent au moins deux fois plus de temps que les hommes aux travaux ménagers non rémunérés. Si l’on tient compte du travail non rémunéré, le nombre total d’heures de travail accompli par les femmes est supérieur à celui des hommes dans toutes les régions du monde (ONU 2010).

À bien des égards, l’analyse de l’emploi de la journée de 24 heures a marqué la fin de l’approche «femme et développement» et le désir d’inclure les femmes dans le processus de développement comme si elles n’y étaient pas déjà, et le début d’une approche sexospécifique qui a analysé de manière plus systémique les différences dans les existences des femmes et des hommes et la réalité.

Sources: Mohammed, Margaret (2009) Making invisible work more visible; gender and time use surveys with a focus in the Pacific and unpaid care work. Suva, Fiji: United Nations Development Programme Pacific Centre; United Nations, The World’s Women 2010, Trends and Statistics, UN, ST/ESA/STAT/SER.K/19

Termes connexes:

Travail salarié désigne le temps consacré aux activités productives pour lequel l’individu est rétribué en échange de son travail.

Travail non salarié désigne le temps consacré aux activités productives pour lequel l’individu ne reçoit pas de rémunération. Cette catégorie se rapporte essentiellement aux travaux d’entretien ménager et de soins, y compris les soins des enfants, et des personnes handicapées et âgées.

Activités non productives désignent les activités personnelles et récréatives comme l’apprentissage, les loisirs et l’hygiène personnelle. Les activités qui tombent dans cette catégorie ne relèvent pas des activités économiques.

Source: Gross, Jocelyn and Swirski, Barbara (2002). Time Use Surveys and Gender Equality.

É

Équité entre les sexes

La terminologie préférée au sein des Nations Unies est l’égalité des sexes plutôt que l’équité entre les sexes. L’équité entre les sexes implique un élément d’interprétation de la justice sociale, fondée généralement sur la tradition, la coutume, la religion ou la culture, ce qui porte souvent préjudice aux femmes. L’utilisation du terme «équité» pour la promotion de la condition féminine a été considérée comme inacceptable. À la conférence de Beijing de 1955 il a été convenu d’utiliser le terme «égalité».

Cette décision a été confirmée ultérieurement par le Comité de la CEDAW dans sa Recommandation générale 28: «Les États parties sont invités à employer exclusivement les notions d’égalité entre hommes et femme ou d’égalité de genre, et non pas celle d’équité dans le traitement des hommes et des femmes lorsqu’ils s’acquittent des obligations que leur fait la Convention. Cette dernière notion est utilisée dans certaines juridictions, où elle s’entend du traitement équitable de la femme et de l’homme en fonction des besoins de

chacun. Il peut s’agir d’un même traitement, ou d’un traitement différent mais considéré comme équivalent en termes de droit, d’avantages, d’obligations et de possibilités».

Source: ONU Femmes, OSAGI Concepts and Definitions, Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (2010), Recommandation générale no. 28 sur les obligations fondamentales des États parties en vertu de l’article 2 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

F

Féminisation de la pauvreté

Certains phénomènes de la pauvreté affectent les hommes et les femmes différemment, avec pour résultat un nombre plus élevé de femmes pauvres que d’hommes pauvres, les femmes vivant dans une plus grande pauvreté que les hommes, et la pauvreté féminine affichant une tendance plus marquée à la hausse, en raison notamment de l’augmentation du nombre de ménages dirigés par des femmes. Ces phénomènes sont désormais connus sous le nom de "féminisation de la pauvreté".

Même si l’idée de la féminisation de la pauvreté est remise en question, elle souligne la nécessité de reconnaître que la pauvreté affecte les hommes et les femmes de différentes manières, et que le genre est un facteur - tout comme l’âge, les facteurs ethniques et le lieu géographique, entre autres, qui influe sur la pauvreté et aggrave la vulnérabilité des femmes à son égard.

Source: Commission économique des Nations Unies pour l’Amérique latine (CEPALC). 2004. Understanding poverty from a gender perspective. Unité des femmes et du développement. Santiago, Chile.

H

Hétéronormativité

L’hétéronormativité est une expression utilisée pour décrire ou identifier une norme sociale liée à un comportement hétérosexuel normalisé, en vertu de laquelle cette norme est considérée comme la seule forme de comportement socialement valable et tout individu qui n’en adopte pas la posture sociale et culturelle se trouve désavantagé par rapport au reste de la société. Ce concept constitue le fondement des discours discriminatoires et des préjugés envers les LGBT (lesbiennes, gay, bisexuels, travestis et transexuels), en particulier en ce qui concerne la constitution de la famille et l’expression publique.

Source: LGBT Communication Manual, Brazilian Gay, Lesbian, Bisexual, Transvestite and Transexual Association et ONUSIDA.

I

Identité de genre

L’identité de genre désigne l’expérience intime, profonde et personnelle vécue par chaque individu, qu’elle corresponde ou non à sa physiologie ou au genre assigné à la naissance. Cela englobe à la fois la perception personnelle du corps, qui peut impliquer la libre décision d’une modification de l’apparence ou de la fonction du corps par voie médicale, chirurgicale ou autre, et d’autres expressions du genre, comme l’habillement, le langage et la gestuelle.

Source: FNUAP et Promundo (2010). Engaging Men and Boys in Gender Equality and Health. A Global Toolkit for Action; ONUSIDA (2011). Guide de terminologie de l’ONUSIDA.

Indice d’inégalités de genre (IIG)

En 2010, le PNUD a mis au point un nouvel indicateur pour mesurer la disparité entre les sexes, appelé Indice d’inégalités de genre (IIG). Cet indice est une mesure composite qui reflète la perte de développement humain due à l’inégalité des réalisations entre les femmes et les hommes dans trois dimensions: (1) la santé génésique, (2) l’autonomisation et (3) le marché du travail. L’Indice oscille entre O, qui indique que les femmes ont un traitement égal aux hommes, et 1, cas dans lequel la condition des femmes est aussi mauvaise que possible, quelle que soit la dimension mesurée. Le nouvel indice a été utilisé pour la première fois dans le Rapport mondial sur le développement humain de 2010 en tant que mesure expérimentale destinée à corriger les lacunes relevées des indicateurs précédents, qui ne sont plus utilisés : l’Indicateur sexospécifique du développement humain (SDH) et l’Indicateur de la participation des femmes (IPF), qui ont été utilisés pour la première fois dans le Rapport mondial sur le développement humain de 1995. Selon l’indice, il n’y a aucun pays au monde où les femmes sont les égales des hommes. En d’autres termes, l’égalité entre les sexes reste une lointaine réalité.

Source: PNUD, L'Indice d'inégalités de genre (IIG).

Indifférence à l’égard du genre

Ce terme désigne l’incapacité à reconnaître que les rôles et responsabilités des hommes et des garçons et des femmes et des filles leur sont attribués dans des contextes et cadres sociaux, culturels, économiques et politiques spécifiques. Les projets, programmes, politiques et attitudes insensibles au genre ne prennent pas en compte ces rôles différents et ces besoins divers. Ils perpétuent le status quo et ne contribueront pas à transformer la structure inégale des relations entre les sexes.

Source: UNICEF, FNUAP, PNUD, ONU Femmes. “Gender Equality, UN Coherence and You”.

Intégration sexospécifique

L’intégration sexospécifique est l’approche choisie par le système des Nations Unies et la communauté internationale pour la réalisation de progrès en matière de droits des femmes et de filles, comme un sous-ensemble des droits humains  auxquels se consacrent les Nations Unies. Il ne s’agit pas d’un but ou d’un objectif en soi. C’est une stratégie pour obtenir une plus grande égalité des femmes et des filles par rapport aux hommes et aux garçons.

L’intégration d’une dimension sexospécifique est un processus d’évaluation des incidences sur les femmes et les hommes de toute action envisagée, notamment dans la législation, les politiques et les programmes, dans tous les domaines et à tous les niveaux. Il s’agit d’un processus visant à incorporer les préoccupations et les expériences des femmes et des hommes dans la conception, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques et des programmes dans tous les domaines politiques, économiques et sociaux de manière à ce que les femmes et les hommes bénéficient d’avantages égaux et que l’inégalité ne puisse persister. L’objectif fondamental est d’atteindre l’égalité entre les sexes.

Source: UNICEF, FNUAP, PNUD, ONU Femmes. «Gender Equality, UN Coherence and You»; Conclusions concertées de l’ECOSOC 1997/2

L

Le genre

Le terme "genre" désigne les rôles, les comportements, les activités et les attributs qu’une société donnée considère à un moment donné comme appropriés pour les hommes et les femmes. Outre les caractéristiques et les opportunités socialement associées aux personnes de sexe masculin et féminin et aux relations entre femmes et hommes et filles et garçons, le genre désigne aussi les relations entre les femmes et celles entre les hommes. Ces attributs, opportunités et relations sont socialement construits et assimilés à travers les processus de socialisation. Ils sont liés à un contexte spécifique, ponctuel et variable. Le genre détermine ce qui est attendu, permis et apprécié chez une femme ou un homme dans un contexte donné. Dans la plupart des sociétés il y a des différences et inégalités entre hommes et femmes en ce qui concerne les responsabilités accordées, les activités exercées, l’accès aux ressources et le contrôle de celles-ci, ainsi que les opportunités de prise de décision. Le genre s’inscrit dans un contexte socio-culturel plus vaste, à l’instar d’autres critères importants d’analyse socio-culturelle, en particulier la classe sociale, la race, le niveau de pauvreté, le groupe ethnique, l’orientation sexuelle, l’âge, etc.

Source: ONU Femmes, OSAGI Concepts and Definitions

Le pouvoir

Le pouvoir implique l’aptitude, la compétence et la capacité de prendre des décisions et d’y donner suite, la vigueur ou la force physique. L’exercice du pouvoir est un aspect important des relations entre individus. Plus une personne a de pouvoir, plus elle a des choix. Les personnes qui ont moins de pouvoir ont moins de choix et sont donc plus exposées aux abus. Lorsque les mouvements de femmes, les groupes féministes ou les organismes de développement aident les individus à acquérir «du pouvoir» à titre individuel ou collectif, ils n’entendent pas nécessairement le pouvoir au sens traditionnel de la domination ou le « pouvoir sur». Plutôt, ils ont convenu qu’il existait plusieurs types de pouvoir engagés dans le processus d’autonomisation. Ces quatre dimensions s’appellent le pouvoir sur, le pouvoir à, le pouvoir avec et le pouvoir intérieur.

Pouvoir sur: Ce type de pouvoir désigne une relation mutuelle exclusive de domination ou de subordination. Il suppose que le pouvoir n’existe qu’en quantité limitée. Ce pouvoir s’exerce sur quelqu’un, ou, de manière moins négative, permet à quelqu’un «d’être guidé». Il déclenche une résistance passive ou active.

Pouvoir à: Il s’agit d’un pouvoir qui englobe l’aptitude à prendre des décisions, d’exercer l’autorité et de trouver des solutions créatives et stimulantes aux problèmes qui se posent. Cette notion désigne donc les aptitudes intellectuelles (connaissances et savoir-faire) et les moyens économiques, par exemple la capacité d’accéder et de contrôler les moyens de production et d’en tirer profit (la notion d’actifs).

Pouvoir avec: Il s’agit du pouvoir social ou politique qui souligne l’importance de la notion d’intérêts et de compréhension commune, et la capacité de se réunir pour négocier et défendre un objectif commun (droits individuels ou collectifs, idées politiques comme la défense d’intérêts, etc.). Pris ensemble, les individus ont le sentiment d’avoir du pouvoir lorsqu’ils se rassemblent et s’unissent en quête d’un objectif commun, ou lorsqu’ils partagent une vision identique des choses.

Pouvoir intérieur: Cette notion de pouvoir se rapporte à la conscience et à l’estime de soi, à l’identité et à la confiance en soi (savoir comment se comporter). Elle concerne aussi la façon dont les individus, par l’analyse de soi et le pouvoir intérieur, arrivent à influer sur leur existence et à prendre des décisions.

Leadership transformationnel

Le leadership transformationnel renforce la motivation, le moral et le rendement des personnes subalternes par divers moyens. Cela consiste à connecter le sens d’identité et d’être de la pesonne subalterne avec le projet et l’identité collective de l’organisation; à servir d’exemple, à inspirer les personnes et susciter leur intérêt, à les encourager à s’approprier davantage leur travail, et à comprendre leurs forces et leurs faiblesses, permettant à la ou au chef d’assigner les tâches qui valorisent les performances des personnes subalternes.

Contrairement aux formes traditionnelles de «leadership transactionnel», le leadership transformationnel ne repose pas sur une relation du type «donnant, donnant», mais sur la personnalité, les traits de caractère et la capacité de la ou du chef à changer les choses en donnant l’exemple, la formulation d’une vision motivante et d’objectifs ambitieux. Les chefs transformateurs(trices) sont idéalisé-e-s dans le sens où elles et ils sont le paragon moral du travail au service de l’équipe, de l’organisation ou de la communauté.

Source: Sahil Bagga, Burns, J,M. (1978) Leadership. New York. Harper & Row.

Les points focaux de genre

Les points focaux de genre sont des agents de changement dont le rôle principal est de plaidoyer pour que l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes soient davantage pris en compte et intégrés dans la politique ou la programmation de leur agence et dans le travail des partenaires du développement. Les points focaux de genre servent de point de référence concernant l’actualité des informations sur l’égalité des sexes et sur ce qui a fonctionné avec succès dans une organisation. Le rôle des points focaux de genre diffère légèrement d’un pays à l’autre et selon les agences, en fonction de leur place dans l’organisation et de l’architecture de genre qui existe dans l’organisation. Un point focal de genre n’est cependant pas censé être la ou le spécialiste en genre de toute l’organisation. Le rôle du point focal de genre consiste davantage à plaidoyer pour et à faciliter la communication et les connections concernant l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Ce rôle peut parfois impliquer de transmettre une expertise en genre, ou d’aider les collègues et les partenaires du développement à identifier des consultant-e-s au niveau national et international qui ont cette expertise. Certaines de leurs fonctions de base sont: coordonner la stratégie de transversalisation du genre dans les organisations/bureaux/programmes; partager des informations sur le genre et appuyer techniquement pour inclure des questions de genre; appuyer le développement des capacités sur l’égalité des sexes dans l’organisation; gérer les connaissances, et coordonner les initiatives inter agences, entre autres.

Source: ONU Femmes et ITC-ILO. 2013. Cours semi-présentiel pour les points focaux de genre du Système des Nations Unies.

M

Masculinité

Une perspective de genre, ou un moyen d’analyser l’incidence du genre sur les perspectives, les rôles sociaux et les interactions entre individus permet de constater que les hommes et les garçons subissent une pression pour remplir et se conformer à des rôles spécifiques. Le terme masculinité se rapporte donc au sens social de la masculinité, qui est construit et défini sur le plan social, historique et politique, plutôt que motivé par la biologie. Il y a beaucoup de définitions socialement construites de ce qu’est un homme et celles-ci peuvent changer dans le temps et d’un endroit à l’autre. Le terme se rapporte aux notions et idéaux préconçus de la manière dont les hommes sont censés se comporter dans un contexte donné. Les masculinités ne concernent pas seulement les hommes; les femmes exécutent et produisent aussi la définition et les pratiques du masculin.

Source: UNICEF, FNUAP, PNUD, ONU Femmes. «Gender, UN Coherence and You».

Mesures temporaires spéciales

Ce terme désigne les actions visant à accélérer l’égalité de fait entre hommes et femmes qui sont susceptibles, à court terme, de favoriser les femmes. D’autres termes souvent utilisés pour se référer à de telles «mesures spéciales» au sens correctif, compensatoire et promotionnel sont les termes «action constructive», «action positive», «mesures positives», «discrimination à rebours» et «discrimination positive». Toutefois, les Nations Unies préfèrent utiliser le terme de mesures temporaires spéciales.

La Convention de la CEDAW (article 4, para. 1) précise que «l’adoption par les États parties de mesures temporaires spéciales visant à accélérer l’instauration d’une égalité de fait entre les hommes et les femmes n’est pas considérée comme un acte de discrimination tel qu’il est défini dans la présente Convention, mais ne doit en aucune façon avoir pour conséquence le maintien de normes inégales ou distinctes; ces mesures doivent être abrogées dès que les objectifs en matière d’égalité de chances et de traitement ont été atteints».

Le concept comporte trois parties:

  • Temporaire: de telles mesures ne devraient donc pas être considérées comme nécessaires indéfiniment, même si leur caractère temporaire pourrait, en réalité, se traduire par une application de très longue durée. Les mesures temporaires spéciales doivent être suspendues lorsque leursrésultats souhaités ont été atteints et qu’elles ont été maintenues pendant quelque temps.
  • Spécial: Le terme «spécial», bien que conforme à la terminologie des droits de l’homme, doit aussi être expliqué en détail. Il est parfois utilisé pour présenter les femmes et d’autres groupes qui sont victimes de discriminations comme faibles, vulnérables et ayant besoin de «mesures spéciales» pour participer ou être compétitifs dans la société. Cependant le véritable sens de «spécial» dans la formulation de l’article 4, paragraphe 1 de la CEDAW, réside dans le fait qu’elles ont pour objectif de servir un but précis.
  • Mesures: Le terme «mesure» englobe un large éventail d’instruments, de politiques et de pratiques de caractère législatif, exécutif et administratif et d’autres instruments réglementaires comme les programmes de sensibilisation ou d’appui, l’allocation et/ou la réallocation de ressources, le traitement préférentiel, le recrutement ciblé, l’embauche et la promotion, des objectifs chiffrés assortis de délais et des systèmes de quotas. Le choix d’une «mesure» particulière sera fonction du contexte de l’application de l’article 4, paragraphe 1, et de l’objectif particulier qu’elle veut atteindre.

Source: Recommandation générale no. 25, sur l’article 4, paragraphe 1 de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, concernant les mesures temporaires spéciales.

N

Normes liées au genre

Les normes liées au genre sont des idées sur comment les femmes et les hommes devraientêtre et agir. Nous assumons et apprenons ces «règles» tôt dans la vie. Ces normes établissent un cycle de vie de socialisation et de création de stéréotypes de genre. Autrement dit, les normes liées au genre sont des normes et des attentes auxquelles s’ajuste généralement l’identité de genre, dans le cadre  propre à une société, à une culture et à une communauté donnée à ce moment précis.

Source: UNICEF, FNUAP, PNUD, ONU Femmes. «Gender Equality, UN Coherence and You».

O

Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)

Fixés pour l’année 2015, les OMD sont une série d’objectifs convenus destinés à répondre aux principaux problèmes du monde en matière de développement et aux appels de la société civile. Les OMD représentent un partenariat mondial issu des engagements et des objectifs fixés lors des sommets mondiaux des années 90. Les huit OMD visent à promouvoir la réduction de la pauvreté, l’éducation, la santé maternelle et l’égalité des sexes et ont pour but de lutter contre la mortalité infantile. À l’approche de 2015, des consultations sont en cours pour établir un cadre ou un Programme de développement pour l’après-2015, qui succédera aux OMD.

ONU Femmes

En juillet 2010, l’Assemblée générale des Nations Unies a créé ONU Femmes, une entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Ce faisant, les États membres de l’ONU ont franchi une étape historique dans l’accélération de la réalisation des objectifs de l’Organisation en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes. La création d’ONU Femmes est intervenue dans le cadre du programme de réforme des Nations Unies, associant ressources et mandats pour obtenir de meilleurs résultats. ONU Femmes est le résultat de la fusion de quatre composantes auparavant distinctes du système des Nations Unies dédiées exclusivement à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes:

  • la Division de la promotion de la femme (DAW)
  • l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW)
  • l’Office de la Conseillère spéciale pour l’égalité des sexes et la promotion de la femme (OSAGI)
  • le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM)

ONU Femmes a pour tâches principales:

  • d’appuyer des organes intergouvernementaux, tels que la Commission de la condition de la femme, dans l’élaboration de politiques, de règles et de normes à l’échelle mondiale.
  • d’aider les États Membres à appliquer ces règles et est prêt à fournir un soutien technique et financier approprié aux pays qui le demandent et à forger des partenariats performants avec la société civile.
  • de demander des comptes au système des Nations Unies sur ses propres engagements en faveur de l’égalité des sexes, avec notamment un suivi régulier des progrès enregistrés dans l’ensemble du système.

Source: ONU Femmes, À propos d’ONU Femmes

Orientation sexuelle

L’orientation sexuelle désigne la capacité de chacune et chacun de ressentir une profonde attirance émotionnelle, affective et sexuelle envers des individus du sexe opposé, du même sexe ou de plus d’un sexe, et d’entretenir des relations intimes et sexuelles avec ces individus. Il y a essentiellement trois orientations sexuelles principales: envers le même sexe ou genre (homosexualité), entre le sexe ou genre opposé (hétérosexualité) ou envers les deux sexes ou genres (bisexualité).

Source: Conseil de l’Europe, Comité des affaires juridiques et des droits de l’homme, Discrimination sur la base de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre, p.7

P

Parité des sexes

La parité des sexes est un autre terme pour une représentation égale des femmes et des hommes dans un domaine particulier, par exemple, la parité des sexes dans les postes de direction ou l’enseignement supérieur. Les efforts engagés pour parvenir à la parité des sexes (représentation égale) sont un élément essentiel de la réalisation de l’égalité des sexes, et l’une des stratégies jumelles, avec l’intégration sexospécifique.

Participation politique des femmes

La participation politique des femmes désigne la capacité des femmes à participer, sur un pied d’égalité avec les hommes, à tous les niveaux, et dans tous les aspects de la vie politique et de la prise de décision. La participation et l’accès des femmes aux structures politiques varient d’un pays à l’autre. Il y a une tendance soutenue à la hausse de la participation et de la représentation des femmes dans les pays développés, notamment les pays nordiques. Sur les 12 pays où la représentation féminine est supérieure à 33%, neuf sont classés dans la catégorie Haut Développement Humain. En revanche, les améliorations enregistrées dans les pays à développement humain moyen ou à développement humain faible ne sont pas sensibles. Les contraintes structurelles et fonctionnelles auxquelles se heurtent les femmes sont définies par les rapports sociaux et politiques dans une société. Le schéma commun de l’exclusion politique des femmes prend sa source(a) dans le discours social et politique (b) dans les structures et institutions politiques, (c) dans les contraintes socio-culturelles et fonctionnelles qui imposent des limites au libre arbitre individuel et collectif des femmes.

Source: Bari, Farzana (2005) Women’s Political Participation: Issues and Challenges. Division for the Advancement of Women (now part of UN Women).

Patriarcat

Ce terme désigne une forme traditionnelle d’organisation sociétale qui est souvent la cause de l’inégalité entre hommes et femmes. Dans ce type de société, les hommes, ou ce qui est considéré comme masculin, se voient accorder plus d’importance que les femmes, ou ce qui est considéré comme  féminin. Traditionnellement, les sociétés ont été organisées de manière à ce que le patrimoine, le logement et la filiation, ainsi que les prises de décision concernant la plupart des aspects de la vie soient du ressort des hommes. Ce concept est souvent invoqué pour des raisons biologiques (les femmes sont naturellement plus aptes à fournir des soins, par exemple) et continue de sous-tendre de nombreux types de discriminations liées au genre.

Perspective de genre

Le terme «perspective de genre» est une manière d’examiner ou d’analyser l’incidence du genre sur les perspectives, les rôles sociaux et les interactions entre individus. Cette façon de voir permet de procéder à une analyse de genre et, ultérieurement, d’intégrer une dimension sexospécifique dans toute proposition de programme, de politique ou d’organisation.

Plafond de verre (glass ceiling)

Le terme «plafond de verre» (glass ceiling se traduit littéralement par plafond de verre) est une métaphore qui a souvent été utilisée pour décrire les barrières invisibles à travers lesquelles les femmes peuvent apercevoir les postes de pouvoir, dans les secteurs public ou privé, mais ne peuvent pas y accéder (se heurtant au plafond de verre). Ces barrières empêchent de nombreuses femmes et minorités ethniques d’obtenir et de conserver les postes les plus puissants, les plus prestigieux et les mieux rémunérés sur le marché du travail.

Plan d’action à l’échelle du système des Nations Unies

Le plan d’action à l’échelle du système des Nations Unies (UN SWAP) est un cadre à l’échelle du système visant à renforcer la responsabilisation et à mesurer les progrès accomplis dans la réalisation de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans les travaux des organes de l’ONU. Il s’agit d’un cadre unifié qui s’applique de la même manière à tous les organes, départements, bureaux, fonds et programmes du système des Nations Unies. Ce plan comprend une série de 15 d’indicateurs de résultats à l’échelle du système qui offrent une interprétation commune de ce qu’est la réalisation de l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes, et une méthode de travail commune à cette fin. Le Plan établit aussi une échelle mobile progressive de normes, y compris minimales, auxquelles les organes du système de l’ONU doivent souscrire et aspirer dans leur travail en matière d’égalité de genre et d’autonomisation des femmes au niveau de l’organisation.   

Source: ONU Femmes, SWAP, Adoption d’un plan d’action historique pour mesurer l’égalité des sexes au sein du système des Nations Unies.

Point focal pour l’égalité des genres

Les points focaux pour l’égalité des sexes sont des personnes ressources qui aident à se tenir informé des opportunités d’amélioration de la situation des femmes dans leurs départements ou bureaux. Ces personnes aident en outre à trouver les femmes qualifiées pour des postes vacants dans leurs départements. Elles mettent aussi au courant la direction et le personnel des mandats actuellement assignés par l’Assemblée générale, des stratégies et des politiques organisationnelles du Secrétaire général pour améliorer la condition des femmes, et guident et conseillent le personnel de leurs départements. Leurs fonctions consistent principalement: à aider la ou le chef de département ou de bureau ou de commission régionale à s’acquitter de ses responsabilités en matière de réalisation de l’égalité des sexes; à aider tout mécanisme pour conseiller la ou le chef de département ou de bureau sur la sélection de personnel pour des postes vacants de la catégorie des services professionnels et de rang supérieur; à siéger en tant que membres de droit de tout mécanisme de consultation en matière d’indemnités de fonction pour le personnel des services professionnels et généraux et les catégories apparentées; à aider la Conseillère spéciale pour la parité des sexes à suivre les efforts entrepris pour parvenir à l’égalité des sexes; à aider la Conseillère spéciale à l’élaboration de politiques et de programmes pour la réalisation de l’égalité des sexes, et à guider et à conseiller le personnel féminin de leurs départements ou bureaux sur des questions touchant leur développement de carrière ou leurs conditions de service; à rencontrer les responsables et le personnel de leur département pour envisager la mise en œuvre des mesures spéciales, et à siéger comme membres de droit des comités locaux de nomination et de promotion des bureaux hors Siège de l’ONU.

Source: ONU Femmes, Network of Departmental Focal Points

Politiques d’appui (à l’ONU)

Afin de parvenir à une représentation équilibrée des hommes et des femmes, l’ONU reconnaît la nécessité de créer un environnement et une culture organisationnelle facilitant la conciliation des responsabilités professionnelles et personnelles. À cette fin, l’ONU donne droit à des avantages à l’échelle du système, comme les congés de maternité et de paternité, et les congés de maladie et annuels. La promulgation et la mise en œuvre d’autres politiques favorables au genre sont encouragées, permettant à chaque institution de l’ONU d’adopter ses propres versions. Une liste de ces politiques peut être trouvée sur le site web du Point focal pour les femmes dans le système de l’ONU et aussi des entités de l’Organisation.

Source: UN Gender Focal Point, Gender related United Nations system policies, Work / Life Issues, Prohibition of discrimination, harassment, including sexual harassment, and abuse of authority

Prise de décision et participation

La participation des femmes à la vie publique, en particulier en matière de prise de décision publique, est un facteur clé de l’autonomisation des femmes et une stratégie de réalisation de l’égalité des sexes. Le Programme d’action de Beijing comporte deux objectifs stratégiques connexes: l’adoption de mesures assurant aux femmes l’accès égal et la pleine participation aux structures de pouvoir et au processus de prise de décision (G.1) et le renforcement de la capacité des femmes à participer aux prises de décision et à occuper des fonctions de responsabilité (G.2). La participation des femmes sur un pied d’égalité aux prises de décision n’est pas seulement une revendication de simple justice ou de démocratie mais peut être considérée comme une condition indispensable à la prise en compte des intérêts des femmes. Sans la participation active des femmes et l’intégration de leurs points de vue à tous les niveaux de la prise de décision, il ne sera pas possible d’atteindre les objectifs d’égalité, de développement et de paix.

Il est important de reconnaître que la prise de décision englobe de nombreux aspects de la vie publique, y compris, mais pas seulement, les postes de décision dans les gouvernements, les organes législatifs et les partis politiques. Il est également nécessaire de chercher à parvenir à une représentation égale des femmes et des hommes aux postes de décision dans les domaines de l’art, de la culture, des sports, des médias, de l’éducation, de la religion et du droit, ainsi que dans les organisations patronales et les syndicats, les sociétés transnationales et nationales, les banques, les établissements universitaires et scientifiques, et les organisations régionales et internationales, y compris celles du système des Nations Unies.

Source: Programme d’action de Beijing, Chapitre IV. G. Femmes au pouvoir et prise de décision.

Programme de développement pour l’après-2015

Le Programme de développement pour l’après-2015 se rapporte au processus dirigé par l’ONU qui vise à aider à définir le futur cadre de développement mondial qui succèdera aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui expirent en 2015. Le Secrétaire général Ban Ki-moon a constitué une Équipe spéciale des Nations Unies chargée du programme de développement pour l’après-2015 pour appuyer les préparatifs au niveau du système du Programme de développement pour l’après-2015. L’Équipe comprend 60 organismes, ainsi que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. En juin 2012, elle a publié le rapport «Réaliser l’avenir que nous voulons pour tous» qui constitue un apport aux travaux du Groupe de haut niveau. Des consultations sont en cours aux niveaux régional, national et thématique avec un large éventail d’acteurs. S’agissant de l’égalité des sexes, les débats portent principalement sur le fait de savoir s’il faut avoir un objectif séparé sur l’égalité des hommes et des femmes ou s’il faut s’assurer que la dimension de genre est intégrée dans tous les objectifs, ou les deux.

Programme d’action de Beijing

Le Programme d’action de Beijing est un document historique issu de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes: Action pour l’égalité, le développement et la paix, réunie en septembre 1995 à Beijing (Chine). Les États Membres, en concertation avec un grand nombre de femmes et d’hommes représentant la société civile dans le monde, ont examiné les progrès accomplis et les nouvelles conditions nécessaires pour accélérer la marche mondiale vers l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes. Leur conception et leur accord sont inscrits dans la Déclaration et le Programme d’action de Beijing. La Déclaration symbolise l’engagement de la communauté internationale en faveur de la promotion des femmes et de la mise en œuvre du Programme d’action, de manière à ce qu’une dimension de genre soit intégrée dans toutes les politiques et programmes nationaux, régionaux et internationaux. Le Programme d’action prévoit des mesures concrètes aux niveaux national et international dans les principaux domaines de préoccupation pour la promotion des femmes pour les cinq années jusqu’en 2000.

Source: ONU Femmes, Déclaration et programme d’action de Beijing.

Q

Quotas

Les systèmes de quota ont été considérés comme l’une des mesures spéciales ou antidiscriminatoires les plus efficaces pour accroître la participation politique des femmes. Il y a à présent 77 pays qui ont des quotas constitutionnels, électoraux et politiques pour les femmes. Dans les pays où les questions relatives aux femmes ont toujours été reléguées aux dernières places, l’augmentation du nombre des femmes dans des positions de prise de décision a permis d’accorder une priorité plus grande aux programmes d’action en faveur des femmes.

Source: Programme des Nations Unies pour le développement et Institut national démocratique pour les affaires internationales. 2012. Promouvoir le rôle des femmes pour renforcer les partis politiques: Guide de bonnes pratiques pour encourager la participation politique des femmes.

R

Relations de genre

Les relations de genre sont le sous-ensemble spécifique de rapports sociaux qui unissent les hommes et les femmes en tant que groupes sociaux dans une certaine communauté, y compris la façon dont le pouvoir et l’accès aux ressources et le contrôle de celles-ci sont répartis entre les sexes. Les relations de genre interagissent avec toutes les autres influences sur les relations sociales - âge, appartenance ethnique, race, religion, pour définir la position et l’identité des individus dans un groupe social. Étant donné que les relations sociales sont un concept social, elles peuvent se transformer dans le temps pour devenir plus équitables.

Représentation paritaire des hommes et des femmes (au sein du système de l’ONU)

L’objectif d’une représentation équilibrée/paritaire des hommes et des femmes s’applique à tout le système des Nations Unies, et à tous ses départements, bureaux ou commissions régionales, globalement et à tous les niveaux. Il concerne non seulement les postes soumis à la répartition géographique mais toutes les catégories de postes, indépendamment du type ou de la durée du contrat, ou de la série de dispositions du Règlement du personnel dont ils relèvent, ou de la source de financement.

La représentation égale des femmes et des hommes dans le système des Nations Unies est un mandat de longue date. Ainsi, les articles 8 et 10 de la Charte de l’ONU stipulent qu’aucune restriction ne sera imposée par l’Organisation à l’accès des hommes et des femmes, dans des conditions égales, à toutes les fonctions, dans ses organes principaux et subsidiaires. La Déclaration universelle des droits de l’homme souligne pour sa part qu’il ne peut pas y avoir de distinction ou de discrimination fondées sur le sexe. À partir de ces principes, l’Assemblée générale a régulièrement lancé des appels en faveur de la parité des sexes. Tout récemment, le 4 février 2009, l’Assemblée générale a prié le Secrétaire général "d’examiner les progrès accomplis et de redoubler d’efforts pour avancer vers la réalisation de l’objectif de la parité des sexes (50/50) à tous les niveaux du Secrétariat et dans tout le système des Nations Unies".

Source: ONU SWAP, Panel: Making the UN system accountable for gender equality and women’s empowerment: progress, gaps and challenges; OSAGI (désormais partie intégrante d’ONU Femmes)(2010) “Achieving Gender Balance is Imperative for a Strengthened United Nations”.

Réseau inter institutions sur les femmes et l’égalité des sexes (IANWGE)

Le Réseau inter institutions sur les femmes et l’égalité des sexes est un réseau de points focaux pour l’égalité des sexes des bureaux, institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies et dirigé par ONU Femmes. ONU Femmes assure aussi le secrétariat du Réseau. Toutes les entités membres des Nations Unies y sont représentées. Le réseau appuie et suit la mise en œuvre:

  • du Programme d’action de Beijing adopté à la QuatrièmeConférence mondiale sur les femmes et les résultats de la 22e Session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies «Les femmes en l’an 2000: égalité des sexes, développement et paix pour le 21e siècle» (Beijing+5); et
  • des recommandations sexospécifiques émanant d’autres sessions extraordinaires récentes de l’Assemblée générale de l’ONU, de conférences et de sommets, en particulier en assurant une coopération et coordination efficaces dans l’ensemble du système des Nations Unies.

Le Réseau surveille et supervise aussi l’intégration d’une dimension de genre dans les travaux programmatiques, normatifs et opérationnels du système de l’ONU. Le travail de IANWGE suit les directives recommandées par le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination (CCS) et ses deux comités de haut niveau, le Comité de haut niveau sur les programmes et le Comité de haut niveau sur la gestion.

Source: ONU IANWGE

Rôles de genre

Le rôle de genre désigne les normes sociales et comportementales qui, dans une certaine culture, sont généralement considérées comme étant socialement convenables pour des personnes d’un certain sexe. Ces rôles définissent souvent les responsabilités et tâches traditionnelles dévolues aux hommes, aux femmes, aux garçons et aux filles (voir la division sexospécifique du travail). Les rôles propres au genre sont souvent conditionnés par la structure des ménages, l’accès aux ressources, certains effets de l’économie mondiale, la survenance de conflit ou de calamité, et autres facteurs pertinents sur le plan local comme les conditions écologiques. À l’exemple du genre lui-même, les rôles de genre peuvent évoluer dans le temps, notamment par l’autonomisation des femmes et la transformation des masculinités.

Source: UNICEF, FNUAP, PNUD, ONU Femmes. «Gender, Equality, UN Coherence and You».

S

Santé et droits sexuels et reproductifs

Pris ensemble, la santé et les droits sexuels et reproductifs peuvent être compris comme le droit de toutes et tous, jeunes ou âgé-e-s, femmes, hommes ou transsexuel-le-s, homosexuels, lesbiennes ou bisexuels, séropositif-ve-s ou séronégatif-ve-s au VIH, de faire des choix concernant leur propre sexualité et reproduction, dès lors qu’elles et ils respectent les droits de l’autre à l’intégrité corporelle. Cette définition englobe également le droit à l’accès à l’information et aux services d’appui nécessaires à ces choix et optimiser l’état de santé.

Source: UNICEF, FNUAP, PNUD, ONU Femmes. «Gender Equality, UN Coherence and You».

Secteur informel

Le terme « secteur informel » désigne les emplois et la production dans des entreprises de petite taille et/ou non déclarées. Il englobe le travail indépendant dans des entreprises informelles (entreprises de petite taille et non déclarées) et le travail salarié dans des emplois informels (emplois non réglementés et non protégés) pour des entreprises informelles, des entreprises formelles, des ménages et sans employeur fixe.

Source: Hussman, Ralf. (2003) Statistical definition of informal employment: Guidelines endorsed be the Seventeenth Internattional Conference of Labour Statisticians, Bureau international du travail: Genève.

Sexe (sexe biologique)

Caractéristiques physiques et biologiques qui différencient hommes et femmes.

Stéréotypes sexistes

Les stéréotypes sexistes sont des généralisations simplistes sur les attributs, différences et rôles des femmes et des hommes. Les caractéristiques stéréotypées attribuées aux hommes sont l’esprit de compétition, l’avidité, l’autonomie, l’indépendance, l’esprit de confrontation, leur intérêt pour les biens privés. Les stéréotypes parallèles attribués aux femmes sont l’esprit de coopération, le besoin de materner, la sollicitude, la facilité de communication, l’esprit de groupe, leur intérêt pour les biens publics. Les stéréotypes sont souvent utilisés pour justifier la discrimination sexiste de manière plus générale et peuvent être pris en compte et renforcés par des théories, des lois et des pratiques institutionnelles traditionnelles et modernes. Les messages qui renforcent les stéréotypes sexistes et l’idée que les femmes sont inférieures se déclinent sous des formes variées, depuis les chansons et la publicité jusqu’aux proverbes traditionnels.

T

Travail de soins non rémunéré

Le terme travail de soins non rémunéré englobe toutes les activités quotidiennes essentielles à notre existence et à notre santé, telles que le travail ménager (préparation des repas, nettoyage, lessive) et soins personnels (en particulier ceux prodigués aux enfants, aux personnes âgées, aux personnes malades ou handicapées). Ces activités sont le plus généralement effectuées par les femmes.

D’après la Campagne du Millénaire des Nations Unies visant à réduire de moitié d’ici à 2015 la pauvreté dans le monde, la majeure partie des travaux d’entretien de la vie quotidienne - culture des aliments, cuisine, éducation des enfants, soins des personnes âgées, entretien de la maison, transport de l’eau - est accomplie par les femmes, et ce travail est universellement peu apprécié et peu ou pas rémunéré.

Le peu de valeur sociale et économique attachée à ce type de travail contraste fortement avec la véritable importance qu’il revêt pour les familles et la société toute entière. En effet, des économistes féministes ont démontré que le travail de soins constitue le fondement invisible du système socio-économique. Mais comme ce travail est considéré comme «un travail de femme» il est le plus souvent non rémunéré; comme il ne se voit pas accorder une valeur monétaire, il n’est pas mesuré, et comme il n’est pas visible, il n’est pas pris en compte dans l’élaboration des politiques (Orozco 2010).

Le Document final Rio+20 reconnaît pour la première fois que le travail de soins non rémunéré contribue de façon considérable au bien-être humain et au développement durable mais place un fardeau disproportionné sur les femmes et les filles (par.153). Le travail de soins non rémunéré soutient le secteur du marché en abaissant les coûts d’entretien des employé-e-s et de leurs familles à la charge des employeurs(euses). Il soutient aussi le secteur public en offrant des services de santé, des installations d’assainissement, d’approvisionnement en eau et de soins des enfants lorsque la fourniture de ce type de services par le secteur public est inexistante ou insuffisante.

Sources: Orozco, Amaia. (2010) Global Care Chains. Toward a rights-based global care-regime. INSTRAW (fait désormais partie d’ONU Femmes): Saint-Domingue; Institut des Nations Unies pour la recherche et le développement (2010) Why Care Matters for Social Development, UNRISD Research and Policy Brief 9, UNRISD: Genève; Nations Unies (2012). Résolution 66/288 adoptée par l’Assemblée générale. L’avenir que nous vouloins A/RES/66/288.

Travail décent

Le travail décent est la disponibilité d’emplois dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité humaine et de dignité. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), le travail décent comprend la possibilité de trouver un emploi productif convenablement rémunéré, la sécurité sur le lieu de travail et la protection sociale des familles, l’amélioration des opportunités d’épanouissement personnel et d’intégration sociale, la liberté, pour les travailleurs, d’exprimer leurs inquiétudes, de s’organiser et de participer aux décisions qui affectent leur existence ainsi que l’égalité des chances et de traitement pour toutes les femmes et tous les hommes.

Le Conseil économique et social a également formulé une Observation générale qui définit le travail décent et appelle à se conformer à l’Article 6 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

Sources: OIT Travail décent; Conseil économique et social des Nations Unies (2006), Le droit au travail. Observation générale no. 18.

V

Violence à l’égard des femmes

Tout acte de violence sexiste qui cause ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou la vie privée. La violence à l’égard des femmes comprend, sans y être limitée, les formes de violence énumérées ci-après:

  1. la violence physique, sexuelle and psychologique survenant dans la famille, y compris les coups, les sévices sexuelles à l’encontre des filles dans le foyer, la violence liée à la dot, le viol marital, la mutilation génitale féminine et autres pratiques traditionnelles préjudiciables aux femmes, la violence du partenaire, la violence non-conjugale et la violence liée à l’exploitation;
  2. la violence physique, sexuelle et psychologique ayant lieu au sein de la communauté, y compris le viol, les sévices sexuelles, le harcèlement dans les lieux publics et le harcèlement sexuel et l’intimidation sur les lieux de travail, dans les établissements d’enseignement et ailleurs, la traite des femmes et la prostitution forcée;
  3. la violence sexuelle et psychologique exercée ou tolérée par l’État, où qu’elle survienne.

Source: Articles 1 et 2 de la Déclaration de l’Assemblée générale des Nations Unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, à la 85e réunion plénière, le 20 décembre 1993. Genève, Suisse, 1993.

Violence liée au genre (VLG)

La violence liée au genre est un terme générique qui sert à désigner tout acte préjudiciable commis contre la volonté d’une personne et fondé sur les rôles différents des hommes et des femmes que leur attribue la société. La nature et l’étendue des types particuliers de VLG varie selon les cultures, les pays et les régions. On peut citer comme exemples la violence sexuelle, y compris l’exploitation ou l’abus sexuels et la prostitution forcée, la violence conjugale, la traite, le mariage forcé ou précoce, les pratiques traditionnelles préjudiciables comme la mutilation des organes génitaux féminins, les meurtres d’honneur et l’héritage des veuves.

Source: UNICEF, FNUAP, PNUD, ONU Femmes. «Gender Equality, UN Coherence and You».

Il existe de nombreuses formes de violence, y compris (mais sans s’y limiter) la violence physique, verbale, sexuelle, psychologique et socioéconomique.

  1. Violence physique: La violence physique est un acte qui a pour but ou pour effet de causer la douleur et/ou des blessures physiques. Elle comprend les coups, les brûlures, les coups de pied, les coups de poings, les morsures, la mutilation, l’utilisation d’objets ou d’armes, ou l’arrachement de cheveux. Poussée à l’extrême, la violence physique peut mener au fémicide, ou le meurtre sexiste d’une femme en raison de son sexe. Certaines classifications incluent aussi la traite et l’esclavage dans la catégorie des violences physiques en raison des contraintes souvent subies par ses victimes dans un premier temps et parce que les jeunes, femmes et hommes, qui s’y soumettent finissent par subir d’autres actes de violence du fait de leur asservissement.
  2. Violence verbale: La violence verbale peut comprendre les railleries en privé ou devant d’autres personnes, les moqueries, l’utilisation de jurons particulièrement embarrassants pour le ou la partenaire, les menaces d’autres formes de violence contre la victime ou contre une personne ou un objet qui lui sont proches. L’abus verbal peut également être une atteinte aux origines de la victime, ou consister en des insultes et des menaces pour des raisons de religion, de culture, de langue, d’orientation sexuelle (perçue) ou de traditions.
  3. Violence sexuelle: La violence sexuelle inclue de nombreuses actions qui sont tout aussi nuisibles, perpétrées en public comme en privé. On peut citer comme exemples le viol (violence sexuelle accompagnée d’une certaine forme de pénétration du corps de la victime), le viol marital et la tentative de viol. D’autres types d’activités sexuelles forcées comprennent le fait d’être obligée de regarder des actes de masturbation, de forcer une personne à se livrer à la masturbation en public, des rapports sexuels forcés non-protégés, le harcèlement sexuel, et, dans le cas des femmes, la violence liée à la procréation (grossesse forcée, avortement forcé, stérilisation forcée).
  4. Violence psychologique: La violence psychologique peut comprendre, par exemple, des comportements menaçants qui n’entraînent pas nécessairement de violence physique ou même verbale. Elle peut inclure des actions qui se rapportent à des actes de violence passés, ou l’indifférence ou l’abandon délibéré de l’autre. La violence psychologique peut aussi être perpétrée par l’isolement ou la détention, la rétention d’information, la désinformation, etc.
  5. Violence socioéconomique: La violence socioéconomique est une cause et un effet des rapports de pouvoir dominants entre les hommes et les femmes dans les sociétés. Certaines manifestations classiques de la violence socioéconomique consistent à saisir les revenus de la victime, à ne pas lui permettre de disposer de revenus séparés (statut de «femme au foyer» forcée, travail non rémunéré dans l’affaire familiale) ou à la rendre inapte au travail par la violence physique ciblée. Dans la sphère publique, la violence socioéconomique peut se manifester par le refus de l’accès à l’éducation ou au travail (rémunéré de manière identique, surtout pour les femmes), de l’accès aux services, l’exclusion de certains emplois et le refus de permettre la jouissance et l’exercice de leurs droits civils, culturels, sociaux ou politiques.