Le terme travail de soins non rémunéré englobe toutes les activités quotidiennes essentielles à notre existence et à notre santé, telles que le travail ménager (préparation des repas, nettoyage, lessive) et soins personnels (en particulier ceux prodigués aux enfants, aux personnes âgées, aux personnes malades ou handicapées). Ces activités sont le plus généralement effectuées par les femmes.
D’après la Campagne du Millénaire des Nations Unies visant à réduire de moitié d’ici à 2015 la pauvreté dans le monde, la majeure partie des travaux d’entretien de la vie quotidienne - culture des aliments, cuisine, éducation des enfants, soins des personnes âgées, entretien de la maison, transport de l’eau - est accomplie par les femmes, et ce travail est universellement peu apprécié et peu ou pas rémunéré.
Le peu de valeur sociale et économique attachée à ce type de travail contraste fortement avec la véritable importance qu’il revêt pour les familles et la société toute entière. En effet, des économistes féministes ont démontré que le travail de soins constitue le fondement invisible du système socio-économique. Mais comme ce travail est considéré comme «un travail de femme» il est le plus souvent non rémunéré; comme il ne se voit pas accorder une valeur monétaire, il n’est pas mesuré, et comme il n’est pas visible, il n’est pas pris en compte dans l’élaboration des politiques (Orozco 2010).
Le Document final Rio+20 reconnaît pour la première fois que le travail de soins non rémunéré contribue de façon considérable au bien-être humain et au développement durable mais place un fardeau disproportionné sur les femmes et les filles (par.153). Le travail de soins non rémunéré soutient le secteur du marché en abaissant les coûts d’entretien des employé-e-s et de leurs familles à la charge des employeurs(euses). Il soutient aussi le secteur public en offrant des services de santé, des installations d’assainissement, d’approvisionnement en eau et de soins des enfants lorsque la fourniture de ce type de services par le secteur public est inexistante ou insuffisante.
Sources: Orozco, Amaia. (2010) Global Care Chains. Toward a rights-based global care-regime. INSTRAW (fait désormais partie d’ONU Femmes): Saint-Domingue; Institut des Nations Unies pour la recherche et le développement (2010) Why Care Matters for Social Development, UNRISD Research and Policy Brief 9, UNRISD: Genève; Nations Unies (2012). Résolution 66/288 adoptée par l’Assemblée générale. L’avenir que nous vouloins A/RES/66/288.