Glossaire d'égalité de sexes


Le Glossaire du Centre de Formation d’ONU Femmes est un outil en ligne qui fournit des concepts et définitions de genre structuré selon les domaines thématiques d'ONU Femmes. Il comprend les concepts de genre, ainsi que des conférences internationales, des programmes, des initiatives et des partenariats connexes avec l'égalité sexe.

La glossaire et aussi disponible en anglais et espagnol.

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A

Accès et contrôle des ressources

Ce concept comporte trois parties: ressources, accès et contrôle. La première, les ressources, désigne les moyens et les biens, y compris les moyens économiques (revenu des ménages) ou productifs (terre, équipement, outils, travail, crédit), les moyens politiques (capacité de diriger, information et organisation), et le temps. L’accès et le contrôle ont des sens légèrement différents. L’accès se rapporte à la capacité d’utiliser et de tirer parti de certaines ressources (matérielles, financières, humaines, sociales, politiques, etc.), alors que le contrôle sur les ressources implique en outre la capacité de prendre des décisions sur l’utilisation de cette ressource. Ainsi, le contrôle des femmes sur la terre signifie qu’elles peuvent y avoir accès (elles utilisent la terre), en être propriétaires (détenir le titre légal de propriété) et prendre des décisions concernant la vente ou la location des terres. L’accès et le contrôle des ressources constituent un aspect fondamental de l’autonomisation des femmes et, partant, de la réalisation de l’égalité des sexes.

Source: UN-INSTRAW (désormais partie intégrante d’ONU Femmes), Glossaire des termes et concepts liés au genre


Analyse sexospécifique

L’analyse sexospécifique est un examen critique de la manière dont les différences liées aux rôles, activités, besoins, opportunités et droits et avantages attribués à chaque sexe affectent les hommes, les femmes, les filles et les garçons dans une certaine situation ou certains contextes. L’analyse sexospécifique examine les relations entre les personnes de sexe masculin et féminin, leur accès aux ressources, le contrôle des ressources, et les contraintes auxquelles elles sont confrontées les unes par rapport aux autres. Une analyse sexospécifique devrait être intégrée dans toutes les évaluations et analyses situationnelles de secteur pour s’assurer que les injustices et les inégalités fondées sur le sexe ne sont pas exacerbées par les interventions, et que, dans la mesure du possible, une plus grande égalité et justice entre hommes et femmes sont promues.

Source:UNICEF, FNUAP, PNUD, ONU Femmes. “Gender Equality, UN Coherence and You”.


Approche fondée sur les droits de l’homme (HRBA)

Une approche fondée sur les droits de l’homme (ou les droits humains) nécessite une considération réfléchie et systémique des droits de l’homme dans tous les aspects de l’élaboration de programme. Une approche fondée sur les droits de l’homme est un cadre conceptuel pour le processus de développement humain qui repose sur des normes internationales en matière de droits de l’homme et vise à promouvoir et à protéger les droits de l’homme. L’approche fondée sur les droits de l’homme a pour but de donner aux individus (détentrices et détenteurs de droits) les moyens de réaliser leurs droits et de renforcer les États (débitrices et dé**urs d’obligations)  pour qu’ils puissent s’acquitter de leurs obligations et devoirs en matière de droits de l’homme. Les obligations des États en matière de droits de l’homme exigent qu’ils respectent, protègent et réalisent les droits des femmes et des filles, comme ceux des hommes et des garçons. À défaut, il incombe aux Nations Unies de travailler avec des partenaires pour renforcer la capacité des États défaillants à mieux s’acquitter de leur devoir dans ce domaine.

 Une approche fondée sur les droits de l’homme des questions sexospécifiques explique comment les questions liées aux droits de l’homme affectent les hommes et les femmes différemment et comment les relations de pouvoir et les discriminations sexistes compromettent la jouissance effective des droits par tous. La HRBA et l’intégration sexospécifique sont deux des cinq principes de programmation des Nations Unies (les autres étant la gestion fondée sur les résultats, la durabilité de l’environnement et le renforcement des capacités). À ce titre, chaque membre du personnel des Nations Unies devrait les utiliser dans leur travail de programmation.

Source: UNICEF, PNUAD, PNUD, ONU Femmes. «Gender Equality, UN Coherence and You»; portail HRBA.


Approche non-sexiste, sensible au genre et sexotransformatrice

L’objectif principal de l’intégration sexospécifique est d’élaborer et de mettre en œuvre des projets, des programmes et des politiques de développement qui:

  1. ne renforcent pas les inégalités de genre existantes (non-sexistes)
  2. s’efforcent de corriger les inégalités de genre existantes (sensibles au genre)
  3. s’efforcent de redéfinir les rôles et relations de genre entre les femmes et les hommes (positifs pour le genre/sexotransformateurs).

Le degré d’intégration d’une dimension de genre dans un projet donné peut être considéré comme un processus continu (adapté à partir d’Eckman, 2002).

Préjudiciable au genre Non-sexiste Sensible au genre Positif pour le genre Sexotransformateur

Les inégalités de genre sont renforcées ne permettant pas la réalisation des résultats souhaités en matière de développement

Utilise des normes, rôles et stéréotypes qui renforcent les inégalités de genre

Le genre n’est pas considéré pertinent au regard des résultats en matière de développement

Les normes, rôles et relations sexospécifiques ne sont pas affectés (aggravés ou améliorés)

Le genre est un moyen d’atteindre un ensemble d’objectifs en matière de développement

Traite les questions liées aux normes, rôles et accès aux ressources comme étant nécessaires pour atteindre les objectifs du projet

Le genre est un facteur déterminant pour obtenir des résultats positifs en matière de développement

L’évolution des normes, des rôles liés au genre et l’accès aux ressources sont des éléments clés des résultats du projet

Le genre est un facteur déterminant pour la promotion de l’égalité entre les sexes et l’obtention de résultats positifs en matière de développement

Transforme les relations inégales entre les sexes pour promouvoir le partage du pouvoir, le contrôle sur les ressources, la prise de décision, et l’appui à l’autonomisation des femmes

Source: ONU-INSTRAW (désormais partie intégrante d’ONU Femmes), Glossaire des termes et concepts liés au genre.


Audit de genre

Un audit participatif de genre est un instrument et un processus reposant sur une méthodologie participative pour encourager l’apprentissage organisationnel sur l’intégration pratique et efficace de la dimension sexospécifique, aux niveaux individuel, de l’unité de travail et de l’organisation. Un audit de genre est essentiellement un «audit social» qui appartient à la catégorie des «audits de qualité», ce qui le distingue des «audits financiers» traditionnels. Il examine si les pratiques internes et les systèmes d’appui correspondants en matière d’intégration du genre sont efficaces et se renforcent mutuellement et s’ils font l’objet d’un suivi. L’audit de genre établit une base de référence, identifie des lacunes et difficultés, et recommande des moyens pour y remédier, en proposant des améliorations et des innovations réalisables. Il documente aussi des bonnes pratiques en matière de réalisation de l’égalité des sexes. L’audit de genre renforce la capacité collective de l’organisation d’examiner ses activités sous le prisme sexospécifique et identifie les forces et faiblesses concernant la promotion de l’égalité des sexes. Il fait le suivi et mesure les progrès en matière d’égalité et permet de s’approprier les initiatives concernant l’égalité des sexes et d’affiner les connaissances organisationnelles dans ce domaine. Le Centre international de formation de l’OIT offre un processus de certification aux auditrices et auditeurs de genre.

Source: OIT (2008). Audit Participatif de Genre du BIT: Un outil pour le changement organisationnel.


Autonomie

Le concept d’autonomie désigne la capacité des individus de prendre des décisions libres et éclairées sur leur existence, leur permettant d’être et d’agir selon leurs propres aspirations et souhaits, dans un contexte historique qui rend ces possibilités réalisables. L’autonomie des femmes est souvent conceptualisée comme ayant trois dimensions:

  1. L’autonomie physique (la liberté de prendre des décisions sur la sexualité, la procréation et le droit à une existence sans violence);
  2. L’autonomie économique (droit de travailler et de gagner sa vie, répartition du travail rémunéré et non-rémunéré entre femmes et hommes): et
  3. L’autonomie décisionnelle (participation des femmes à toutes les branches de gouvernement, signature du Protocole facultatif à la CEDEF, positionnement des mécanismes nationaux de promotion de la femme).

Source: Observatoire de l’égalité de genre de l’Amérique latine et des Caraïbes (CEPALC). Annual report 2011: Women’s autonomy - From the margins to the mainstream


Autonomisation des femmes et des filles

L’autonomisation des femmes et des filles concerne leur accès au pouvoir et le contrôle qu’elles exercent sur leur propre existence. L’autonomisation englobe la sensibilisation, le renforcement de la confiance en soi, l’expansion des choix, un meilleur accès et un contrôle accru des ressources et les actions destinées à transformer les structures et organismes qui renforcent et perpétuent la discrimination et l’inégalité liées au genre. Cela signifie que pour parvenir à l’autonomisation, les femmes doivent non seulement avoir les mêmes capacités (éducation et santé) et le même accès aux ressources et aux possibilités (terre et emploi), mais aussi la liberté d’utiliser ces droits, capacités, ressources et possibilités pour faire des choix et prendre des décisions stratégiques (comme cela est rendu possible dans les positions de leadership et de participation aux organismes politiques).

En outre, affirme l’UNESCO,"nul ne peut autonomiser quelqu’un d’autre: l’individu est le seul apte à renforcer son propre pouvoir de choisir et de s’exprimer. Toutefois, les institutions telles que les agences de coopération internationale peuvent appuyer le processus menant à l’autonomisation d’individus et de groupes".

Des contributions à la promotion de l’autonomisation des femmes devraient faciliter la formulation de leurs besoins et de leurs priorités et un rôle plus actif dans la promotion de ces intérêts et besoins. L’autonomisation des femmes ne peut pas se réaliser dans le vide: les hommes doivent être associés au processus de changement. L’autonomisation ne doit pas être considérée comme un jeu à somme nulle où les gains réalisés par les femmes signifient forcément des pertes pour les hommes. Le renforcement du pouvoir des femmes dans les stratégies d’autonomisation ne signifie pas la prise de pouvoir, ou des formes de contrôle du pouvoir, mais des formes alternatives de pouvoirs: le pouvoir de, le pouvoir avec et le pouvoir intérieur qui s’intéressent à l’utilisation des forces individuelles et collectives au service de la réalisation d’objectifs communs sans contrainte ni domination.

Sources: UNICEF, FNUAP, PNUD, ONU Femmes. “Gender Equality, UN Coherence and You”; Bureau de la Conseillère spéciale pour la parité des sexes et la promotion de la femme (désormais partie intégrante d’ONU Femmes) (2001) Important Concepts Underlying Gender Mainstreaming; UNESCO GENIA Toolkit for Promoting Gender Equality in Education


Autonomisation économique des femmes

L’égalité des sexes dans l’économie désigne la pleine et égale jouissance par les femmes et par les hommes de leurs droits et avantages, facilitée par des politiques favorables, l’environnement institutionnel et l’autonomisation économique. L’autonomisation économique est un pilier de l’égalité des sexes qui désigne la capacité de réussir et de progresser sur le plan économique et le pouvoir de prendre des décisions et d’y donner suite. L’autonomisation économique des femmes est un droit essentiel à la réalisation de l’égalité des sexes et à l’atteinte des objectifs plus généraux de développement comme la croissance économique, la diminution de la pauvreté, les améliorations en matière de santé, l’éducation et le bien-être social.

Sources: UN Women; ICRW (2011) Understanding and measuring women´s economic empowerment.


B

Budgétisation sensible au genre

La budgétisation sensible au genre ou BSG est une méthode pour déterminer dans quelle mesure les dépenses publiquessont détournées ou se rapprochent de l’objectif de l’égalité des sexes. Un budget sensible au genre n’est pas un budget séparé pour les femmes, mais un instrument d’analyse des affectations budgétaires, des dépenses publiques et de la fiscalité dans une perspective de genre et peut être utilisé ultérieurement pour plaider pour la réaffectation de postes budgétaires de manière à mieux répondre aux priorités des femmes et celles des hommes, les rendant, comme le nom l’indique, sensibles au genre.


C

Chaînes globales des soins

Il s’agit d’un concept utilisé pour décrire les modes de transfert des responsabilités des soins d’un ménage à l’autre, par-delà les frontières, en formant des chaînes. À mesure que les individus se déplacent, le travail du secteur des soins s’internationalise. Ces chaînes relient des ménages dans différents endroits du monde, un ménage transférant les tâches de soins à un autre en fonction des hiérarchies de pouvoir comme le sexe, l’appartenance ethnique, la classe sociale, et le lieu d’origine. Les chaînes mondiales des soins sont un phénomène qui se produit dans le contexte de la mondialisation, de la féminisation de la migration et de la transformation des États-providence. Les chaînes se forment lorsque les femmes migrent pour travailler dans le secteur des soins (travail domestique, services personnels de soins, etc.), transférant à d’autres femmes le travail de soin de leurs propres ménages dans leurs pays d’origine et parfois de destination.

Source: Orozco, Amaia. (2009) Global care chains: Toward a rights-based global chain regime?, Saint-Domingue, République dominicaine: ONU-INSTRAW (fait désormais partie d’ONU Femmes); Petrozzielo, Allison (2013). Gender on the Move: Working on the Migration-Development Nexus from a Gender Perspective, Saint-Domingue: ONU Femmes.



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